Impression balkanique - Volume 6
- Les remparts de Kotor et l'ex-capitale Cetinje
Après notre nuit sur le parking
de Tivat, nous roulons en direction de Perast.
Perast est une ancienne ville
avec un passé glorieux où au XVIIème siècle, il y mouillait plus d'une centaine
de bâtiments de guerre ainsi que de nombreux bâtiments de commerce et de pêche.
La population se montait alors à plus de 6 000 habitants.
Perast au petit matin |
De nos jours, cette bourgade
n'est vivante qu'en été. Elle attire de nombreux touristes car ses eaux sont
claires et cristallines. De plus, c'est à Perast que se trouve les deux îles
ayant chacune dessus un édifice religieux (un orthodoxe et un catholique
romain).
Nous profitons du beau temps pour
déambuler dans les rues désertes du village. Le soleil illumine les façades et
rend l'eau encore plus claire. En nous promenant, nous envahit peu à peu un
sentiment de calme et de sérénité. En cette saison, point de touristes
seulement quelques autochtones en train de préparer leur journée de pêche. De
plus, en nous, persiste toujours cette impression de lac de montagne avec les
filets de brumes matinales encore accrochés à la surface de la mer.
Matin d'automne sur la baie de Risan |
Nous regagnons Antipode pour
filer vers Kotor, seconde étape de la journée.
A Kotor, nous nous garons sur un
parking gardé proche de l'entrée de la vieille ville, classée au patrimoine
mondial par l'UNESCO.
Nous rentrons dans la vieille
ville par la porte Ouest, la porte de la mer. A l'intérieur, s'ensuit une
succession de palais, de ruelles et de monuments religieux. Le beau temps
toujours présent, nous décidons de grimper jusqu'à la forteresse St Jean, la
robuste forteresse de Kotor, une des merveilles de l'architecture de
fortification du Moyen-Âge. Les remparts furent construits progressivement
entre le IXème et XIXème siècle. C'est une enceinte ininterrompue autour de
l'ancien centre urbain et le rocher à pic du Mont St Jean, sur lequel se trouve
la forteresse.
Église orthodoxe |
Mais avant de tenter l'aventure
des remparts de Kotor, nous visitons une splendide église orthodoxe avec une
iconostase immense. C'est le premier édifice religieux orthodoxe que nous
visitons depuis le départ.
Le départ pour les remparts (4,5 km de long pour une
largeur de 2 à 16 mètres)
se fait près de l'église Ste marie. Nous commençons à monter, partant de
l'altitude 0 (bord de mer), pour terminer notre ascension à l'altitude 260. La
rampe qui nous sert à monter était autrefois la même qui servait à transporter
les canons. A mi-chemin, se trouve l'église Notre Dame de la Santé (censée
exaucée les voeux des malades). Puis le chemin continue, serpentant entre les
petits forts et autres tours, qui sont autant de repères et de paysages à
chaque fois plus grandiose.
Ça monte dur !!! |
Au bout d'une heure, haletant,
suant et langues pendantes, nous arrivons au Saint Graal de la matinée, un panorama
à couper le souffle sur la baie de Kotor et les montagnes environnantes.
Kotor, sa baie et ses montagnes |
Les remparts |
Les Pokemons envahissent la forteresse St Jean |
Un guide qui accompagnait deux
touristes chinois, en profite pour discuter avec nous. Il nous explique que
cela fait plus de trente ans qu'il n'était pas revenu ici. Il y habitait en
étant enfant. Il nous explique que la montagne est pleine de chemins de
randonnées sur lesquels il se promenait plus jeune. Il nous montre aussi une
petite maison, que l'on pourrait croire abandonnée, mais qui est en réalité un
restaurant où aucune route ne passe. Tous les transports de vivres et boissons
se font à dos d'homme !!!
Nous redescendons les 1 350
marches plus vite que nous les avions grimpées (nos estomacs crient famine).
Nous nous restaurons sur place
avec un plat de viande grillée et une pizza pour Florine.
Nous décidons ensuite de partir
pour aller en direction de Cetinje, l'ancienne capitale à l'époque du roi du
Monténégro.
La mer et la montagne se
confondent souvent au Monténégro. Il suffit de quelques kilomètres pour passer
du bord de mer au sommet d'une colline, voire d'une montagne.
Entre Kotor et Cetinje, il n'y a
pas beaucoup de kilomètres "horizontaux" mais plusieurs mètres
"verticaux".
Jacqueline, la p'tite dame du
GPS, nous fait sortir de la route principale pour nous faire prendre une petite
route qui rejoint une autre route plus grande. De suite, nous montons, nous
montons sur une route à peine plus large qu'Antipode. Puis, nous rejoignons une
autre route, où deux véhicules peuvent se croiser !!!
Les boyaux de Jacqueline |
Au bout de 2 ou 3 kilomètres, nous
quittons cette route pour emprunter "la route" pour Cetinje. C'est
une petite route très pentue où deux véhicules ne peuvent se croiser, avec d'un
côté le vide et de l'autre la montagne. C'est une succession de virages
qu'Antipode gravit lentement mais sûrement. Les virages se succèdent, semblant
ne jamais s'arrêter. En regardant le GPS, nous avons l'impression de visiter
les boyaux de Jacqueline tant les virages sont nombreux et rapprochés. Au
volant d'Antipode, Marc, en silence souhaite ne pas rencontrer de véhicules
descendants. Puis vient une voiture en face. La route un peu plus large permet
aux deux véhicules de se croiser. Premier test réussi. Une autre voiture, trop
facile, puis une autre, mais bon sang ce n'est pas une route de montagne mais
une autoroute !!!
Le chauffeur toujours concentré
espère ne pas rencontrer de camion. Bien sûr en voilà un qui descend !!! Ce
n'est pas grave, il suffit de s'arrêter au niveau d'un virage (qui heureusement
sont plus larges). Nous croisons justement le camion au moment où nous allons
nous engager dans le virage 12 ou 13 (les virages sont numérotés). Le
croisement se passe sans encombre.
Quelques virages plus loin, nous
nous retrouvons nez à nez avec un autre camion, mais cette fois-ci pas de
virage, il est loin derrière nous !!! En avant pour la marche arrière sur une
route large de 3,50 m
avec une pente de 10% et le tout au volant d'un véhicule long de 7 m, large de 2,30 m et sans visibilité
vers l'arrière !!! Finalement, la marche arrière se passe bien et tout le monde
est content, le chauffeur du camion nous a remercié et le chauffeur d'Antipode
a pu se décrisper !!!
Des montagnes à perte de vue |
La récompense est au bout des
virages. Nous débouchons sur ce qu'on peut appeler un col. Le spectacle est
saisissant. A perte de vue des montagnes, plus ou moins pointues mais
resplendissants sous le soleil d'automne.
Nous traversons des paysages de
toute beauté, avec toujours ce sentiment de calme et de sérénité, comme si nous
étions dans un autre monde, où le temps se serait écoulé plus lentement. Nous
traversons des villages où fument les cheminées, où les habitants rentrent leur
bois pour l'hiver. Nous sommes ailleurs dans une autre dimension, celle de la
vraie vie, dure et sans cadeau pour ceux qui ne se donne pas la peine.
Souvenir d'un passé récent |
Monastère orthodoxe |
Nous arrivons sans encombre à
Cetinje, l'ancienne capitale. Nous faisons un petit tour rapide du centre ville
pour découvrir un monastère orthodoxe ainsi que les anciens bâtiments royaux,
gouvernementaux et administratif de l'ancienne vie de Cetinje.
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