mercredi 11 novembre 2015

Apollonia, le sud et la sortie



Albanie - Apollonia, le sud et la sortie

Nous quittons Berat pour nous diriger vers le site antique d'Apollonia.

Pour sortir de Berat, nous empruntons la route par laquelle nous sommes arrivés. Cette route, récemment rénovée, est en parfait état.

Pour aller à Apollonia, nous devons quitter la route principale pour emprunter des routes secondaires qui nous mènent jusqu'à la ville de Fier, nous rapprochant un peu plus de la côte.

Monument sur la route de Fier
Avant d'arriver à Fier, nous traversons une zone à l'odeur pestilentielle. Curieusement cette portion de route est en parfait état (encore en meilleur état que certaines routes occidentales). L'Union Européenne a financée les travaux de cette portion de route qui mène de la zone pestilentielle à Fier.

Cette zone renferme du pétrole et depuis peu cette zone est encore plus intéressante pour les pétroliers. La Bankers Petroleum (entreprise canadienne) y effectue des sondages dans les réserves de pétrole de schiste (extraction des hydrocarbures par fracturation hydraulique). Depuis leur arrivée le nombre de mini-séismes dans la région de Fier a augmenté (de magnitude 1.6 à 3 sur l'échelle de Richter lézardant les murs de certaines maisons).

Comme la route est en très bon état, nous en profitons pour fuir cette région et nous lancer à l'assaut d'Apollonia.

Apollonia se gagne, ne se donne pas aussi aisément que n'importe quel site touristique.

Il faut d'abord traverser la ville de Fier à l'heure de pointe (toujours rouler sur la file de gauche lorsqu'il y a deux voies, slalomer entre les différents engins qui occupent la chaussée - charrettes avec ânes, faire attention aux nids de poules, ...). Puis à la sortie de la ville, emprunter une route secondaire (aïe, aïe, aïe !!!) sur laquelle il y a des travaux en cours en plus de tout le reste. Ensuite quitter la route secondaire pour emprunter une route aussi large que votre véhicule. Au bout de 6 Kms, vous apercevez le Saint Graal de votre quête. Vous commencez alors à vous détendre pour pouvoir enfin apprécier le site. Vous espérez que le site en suffisamment grand afin de vous replonger le tard possible dans l'enfer routier.

Apollonia se situe sur une colline et a été fondée par des colons grecs venus de Corfou vers 600 av. J.C.

Le bouleutèrion d'Apollonia
Les premières fouilles datent de la première guerre mondiale et auraient été opérées par des austro-hongrois. Une mission archéologique française est intervenue sur le site entre guerres pour laisser la place à une mission italienne. Le site a continué d'être fouillé par des missions albanaises avant d'être à nouveau ouvert aux missions étrangères à partir de 1991 (notamment française).

L'Odéon, terrain de jeu des enfants
Cette ville, nommée en l'honneur d'Apollon, fut la plus grande ville dédiée à ce dieu avec près de 60 000 habitants. Nous avons découvert entre autres le bouleutérion, l'odéon, la bibliothèque ainsi le temple de Diana et les restes de l'arc de Triomphe.

Le site est grand et il reste encore beaucoup de terrain à fouiller. Nous en profitons pour nous promener sur le terrain.

Une crête "imprenable"
Tout en haut de la colline, nous tombons sur des ruines de l'ère communiste. En effet, tout le haut de la colline recèle en son sein un réseau de tunnels et de bunkers, héritage de la paranoïa de l'ex leader albanais Enver Hoxha.

Mario à l'assaut des bunkers communistes
Craignant une invasion, il avait fait édifié des casemates et des bunkers sur l'ensemble du territoire albanais. Les champs étaient alors truffés de casemates. Les collines et les crêtes étaient des bastions "imprenables" par les armées capitalistes. De nos jours, il ne reste presque plus rien, tout a été pratiquement détruit, excepté quelques ouvrages.

Le bétonnage de la côte est encore d'actualité, puisque les villes côtières sont maintenant ceintes de barrières d'immeubles en tout genre, la plupart du temps de mauvais goût aussi.

En arrivant à Vlora, après avoir quitté Apollonia et retraversé Fier, nous tombons sur une suite d'immeubles qui défigure totalement le paysage côtier. D'ailleurs, l'actuel premier ministre a chargé l'armée en 2013 de nettoyer la longue plage au sud de la ville. C'est à coups de bulldozers et autres engins de terrassement que l'armée à dynamiter presque 14 Kms de constructions illégales (entre Vlora et Orikum). Le premier ministre a même fait détruire le palais "Basha" (du nom du maire de Tirana car ce palais lui appartiendrait). Ce complexe s'étendait sur 3 000 m2 pour 600 m2 autorisés, alors que l'immeuble faisait l'objet d'un avis de destruction depuis 1996 !!!

La riviera albanaise
Nous fuyons toute cette jungle de béton pour nous poser à Orikum, sur le parking d'un restaurant en bord de plage.

Le camperstop de la nuit
Le repas comme d'habitude fut pris chez le tenancier du restaurant. Ce fut encore un bon moment de partage avec nos hôtes, les enfants ayant fait connaissance de la plus jeune des filles de notre hôtesse.

Le lendemain, nous reprenons la route pour passer la frontière en entrer en Grèce. Compte tenu de l'état des routes, nous sommes obligés de monter jusqu'à Fier pour redescendre dans le sud par la route principale.

Enfin, une route parfaite !!!
La route est en parfait état et nous avançons plus vite que prévu. Nous traversons des paysages de montagne plus propres que le nord du pays.

Enfin, nous arrivons à la frontière où nous tombons sur un douanier albanais bien décidé à fouiller Antipode. Marc commence à lui ouvrir les différentes trappes et portes alors que Stéphanie détache les enfants pour les faire descendre. Alors que le douanier commence à vouloir inspecter l'intérieur d'Antipode, il entend puis voit les enfants. D'un signe de la main et d'un "close all", il nous laisse repartir en nous lançant en français "bon voyage".

Marc a aimé : les gens, le raki, le contraste permanent, les paysages

Stéphanie a aimé : le contraste permanent

Florine a aimé : les gens, l'Albanie, la taverne d'Engjell (son nouveau livre de chevet est le guide du petit futé sur l'Albanie)

Mon précieux !!!
Baptiste a aimé : la citadelle et ses canons, la taverne d'Engjell

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