Albanie - Apollonia, le sud et la
sortie
Nous quittons Berat pour nous
diriger vers le site antique d'Apollonia.
Pour sortir de Berat, nous
empruntons la route par laquelle nous sommes arrivés. Cette route, récemment
rénovée, est en parfait état.
Pour aller à Apollonia, nous
devons quitter la route principale pour emprunter des routes secondaires qui
nous mènent jusqu'à la ville de Fier, nous rapprochant un peu plus de la côte.
Monument sur la route de Fier |
Avant d'arriver à Fier, nous
traversons une zone à l'odeur pestilentielle. Curieusement cette portion de
route est en parfait état (encore en meilleur état que certaines routes
occidentales). L'Union Européenne a financée les travaux de cette portion de
route qui mène de la zone pestilentielle à Fier.
Cette zone renferme du pétrole et
depuis peu cette zone est encore plus intéressante pour les pétroliers. La
Bankers Petroleum (entreprise canadienne) y effectue des sondages dans les
réserves de pétrole de schiste (extraction des hydrocarbures par fracturation
hydraulique). Depuis leur arrivée le nombre de mini-séismes dans la région de
Fier a augmenté (de magnitude 1.6 à 3 sur l'échelle de Richter lézardant les
murs de certaines maisons).
Comme la route est en très bon
état, nous en profitons pour fuir cette région et nous lancer à l'assaut
d'Apollonia.
Apollonia se gagne, ne se donne
pas aussi aisément que n'importe quel site touristique.
Il faut d'abord traverser la
ville de Fier à l'heure de pointe (toujours rouler sur la file de gauche
lorsqu'il y a deux voies, slalomer entre les différents engins qui occupent la
chaussée - charrettes avec ânes, faire attention aux nids de poules, ...). Puis
à la sortie de la ville, emprunter une route secondaire (aïe, aïe, aïe !!!) sur
laquelle il y a des travaux en cours en plus de tout le reste. Ensuite quitter
la route secondaire pour emprunter une route aussi large que votre véhicule. Au
bout de 6 Kms, vous apercevez le Saint Graal de votre quête. Vous commencez
alors à vous détendre pour pouvoir enfin apprécier le site. Vous espérez que le
site en suffisamment grand afin de vous replonger le tard possible dans l'enfer
routier.
Apollonia se situe sur une
colline et a été fondée par des colons grecs venus de Corfou vers 600 av. J.C.
Le bouleutèrion d'Apollonia |
Les premières fouilles datent de
la première guerre mondiale et auraient été opérées par des austro-hongrois.
Une mission archéologique française est intervenue sur le site entre guerres
pour laisser la place à une mission italienne. Le site a continué d'être
fouillé par des missions albanaises avant d'être à nouveau ouvert aux missions
étrangères à partir de 1991 (notamment française).
L'Odéon, terrain de jeu des enfants |
Cette ville, nommée en l'honneur
d'Apollon, fut la plus grande ville dédiée à ce dieu avec près de 60 000
habitants. Nous avons découvert entre autres le bouleutérion, l'odéon, la
bibliothèque ainsi le temple de Diana et les restes de l'arc de Triomphe.
Le site est grand et il reste
encore beaucoup de terrain à fouiller. Nous en profitons pour nous promener sur
le terrain.
Une crête "imprenable" |
Tout en haut de la colline, nous
tombons sur des ruines de l'ère communiste. En effet, tout le haut de la
colline recèle en son sein un réseau de tunnels et de bunkers, héritage de la
paranoïa de l'ex leader albanais Enver Hoxha.
Mario à l'assaut des bunkers communistes |
Craignant une invasion, il avait
fait édifié des casemates et des bunkers sur l'ensemble du territoire albanais.
Les champs étaient alors truffés de casemates. Les collines et les crêtes
étaient des bastions "imprenables" par les armées capitalistes. De
nos jours, il ne reste presque plus rien, tout a été pratiquement détruit,
excepté quelques ouvrages.
Le bétonnage de la côte est
encore d'actualité, puisque les villes côtières sont maintenant ceintes de
barrières d'immeubles en tout genre, la plupart du temps de mauvais goût aussi.
En arrivant à Vlora, après avoir
quitté Apollonia et retraversé Fier, nous tombons sur une suite d'immeubles qui
défigure totalement le paysage côtier. D'ailleurs, l'actuel premier ministre a
chargé l'armée en 2013 de nettoyer la longue plage au sud de la ville. C'est à
coups de bulldozers et autres engins de terrassement que l'armée à dynamiter
presque 14 Kms de constructions illégales (entre Vlora et Orikum). Le premier
ministre a même fait détruire le palais "Basha" (du nom du maire de
Tirana car ce palais lui appartiendrait). Ce complexe s'étendait sur 3 000 m2 pour 600 m2 autorisés, alors que
l'immeuble faisait l'objet d'un avis de destruction depuis 1996 !!!
La riviera albanaise |
Nous fuyons toute cette jungle de
béton pour nous poser à Orikum, sur le parking d'un restaurant en bord de
plage.
Le camperstop de la nuit |
Le repas comme d'habitude fut
pris chez le tenancier du restaurant. Ce fut encore un bon moment de partage
avec nos hôtes, les enfants ayant fait connaissance de la plus jeune des filles
de notre hôtesse.
Le lendemain, nous reprenons la
route pour passer la frontière en entrer en Grèce. Compte tenu de l'état des
routes, nous sommes obligés de monter jusqu'à Fier pour redescendre dans le sud
par la route principale.
Enfin, une route parfaite !!! |
La route est en parfait état et
nous avançons plus vite que prévu. Nous traversons des paysages de montagne
plus propres que le nord du pays.
Enfin, nous arrivons à la
frontière où nous tombons sur un douanier albanais bien décidé à fouiller
Antipode. Marc commence à lui ouvrir les différentes trappes et portes alors
que Stéphanie détache les enfants pour les faire descendre. Alors que le
douanier commence à vouloir inspecter l'intérieur d'Antipode, il entend puis voit
les enfants. D'un signe de la main et d'un "close all", il nous
laisse repartir en nous lançant en français "bon voyage".
Marc a aimé : les gens, le raki,
le contraste permanent, les paysages
Stéphanie a aimé : le contraste
permanent
Florine a aimé : les gens,
l'Albanie, la taverne d'Engjell (son nouveau livre de chevet est le guide du
petit futé sur l'Albanie)
Mon précieux !!! |
Baptiste a aimé : la citadelle et
ses canons, la taverne d'Engjell
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