mercredi 3 octobre 2018

Infidélité sur l'EV6 en Hongrie !!!

Nous quittons Sombor après avoir réparé une crevaison sur le Vél'Antipodes de l'antipodien sénior mâle !!!

Le temps s'est amélioré, les nuages font place au soleil et nous roulons vers la frontière serbo-hongroise. Nous roulons sur des routes peu passantes, quelques voitures, rien de plus.

Nous atteignons la frontière en début d'après-midi. Nous passons la frontière serbe sans encombres. Puis nous nous dirigeons vers le poste frontière hongrois.

D'emblée, nous sommes saisis par les grillages et barbelés neufs qui forment la frontière. Trump en a rêvé, Orban l'a fait !!! C'est un véritable mur de fer qui ferme la frontière. En plus de toute cette ferraille clinquante et rutilante, il faut ajouter les pick-up de la police qui tournent en permanence avec les cages pour les chiens dans la benne arrière !!! On a l'impression d'être dans un film aux accents hollywoodiens !!!

Nous présentons nos passeports au douanier de faction à l'entrée du camp "Welcome en Ungary". Pas un mot de sa part, pas de sourires. Super l'ambiance de l'autre côté du rideau bling bling !!! Il nous rend nos passeports. Nous souhaitons nous éloigner à grands coups de pédales de ce lieu peu rassurant. Nous voulons partir mais le douanier a oublié d'ouvrir la barrière. Au bout de quelques minutes, voyant que nous sommes toujours là à attendre son bon vouloir, il réalise son erreur et ouvre la barrière, toujours sans un mot, sans excuses ou quoi que se soit !!!

Un air d'antan
Nous sommes en Hongrie !!! Chic pourrait-on dire ? On se regarde et disons que notre passage sera assez rapide si tout le pays est à l'image des quelques minutes que nous venons de vivre !!!

Nous nous éloignons de la cloison anti migrants d'Orban en croisant les voitures de police qui patrouillent et nous regardent comme des migrants qui ont réussi à passer leur mur de la honte !!!

Nous finissons par trouver un camping pour dormir. Il nous faut aller à l'hôtel pour se faire faire enregistrer (l'hôtel a été réquisitionné pour accueillir des renforts de la police des frontières - l'ambiance camp d'internement continue !!!).

Le soir, en planifiant la journée du lendemain, Stéphanie propose d'être infidèle au tracé de l'EV6, fidèle fil rouge que nous suivons depuis notre sortie de Bulgarie. Nous avons déjà visité Budapest, nous avons déjà visité l'Est de la Hongrie (avec les vignobles de Tokay) mais nous n'avons jamais fait l'ouest avec le lac Balaton. La décision est prise, plutôt que suivre les digues qui longent le Danube (et les gardes frontières qui patrouillent non loin du Danube), nous choisissons de passer le lac Balaton.

Exit les rives du Danube et ses digues planes, nous allons avoir du relief et du dénivelé pour nous faire les jambes !!!

En traversant, nous voilà infidèles à l'EV6 !!!
Dès le lendemain, nous quittons l'EV6, prenons un bateau pour traverser le fleuve et roulons en direction du lac Balaton. Nous cherchons désespérément un magasin pour faire les courses, mais il n'y a rien dans les villages que nous traversons. Heureusement que nous avons un stock de survie dans les sacoches et donc, nous puisons dans celui-ci pour le repas du midi.

En quittant l'EV6, nous quittons aussi un certain confort pour rouler, nous avons abandonné les digues et chemins réservés aux vélos pour les routes. Nous avons opté pour un itinéraire empruntant les petites routes. Nous avançons à un bon rythme. Mais notre cadence va s'effondrer à cause d'un élément extérieur que nous appellerons PVTG (Putain de Vent dans Ta Gueule !!!). Nous subissons un PVTG de 30 km/h de face qui nous oblige à revoir notre route pour dormir.

Nous changeons de plan, et terminons notre journée à Bataszèk. La ville a l'air sympa mais il n'y a rien pour dormir sauf un vieux motel pour routier qui a l'air d'être abandonné !!! Nous décidons de tenter notre chance dans ce motel digne d'un film d'horreur des années 70 !!! Nous sommes accueillis par le patron, un jeune d'une trentaine d'années qui nous indique qu'il y a une chambre qui peut nous accueillir mais il n'y a que 3 lits. Nous discutons et lui expliquons que ce n'est pas grave, nous avons des matelas et qu'un des enfants peut dormir parterre sur un matelas. Nous emportons la manche et montons dans notre lieu de villégiature d'une soirée. Notre chambre, telle une capsule temporelle, nous transporte dans un autre monde où se côtoie toxicos et alcolos à la dérive, sensation de vieux film américain glauque de série B avec un budget de SDF !!!

Le camp des bleus, naufragés du PVTG
Nous nous installons, nous installons aussi les vélos dans la salle de restaurant qui ne sert plus depuis longtemps, puis nous redescendons voir le match France-Argentine. Sur la terrasse, deux clans se dessinent, d'un côté les hongrois et de l'autre les 4 français, naufragés d'un PVTG, d'un côté les supporters argentins, de l'autre les 4 supporters français. La bonne humeur hongroise fait rapidement place à une mine renfrognée, faute à leurs idoles d'outre-Atlantique incapables de contenir la marée bleue (petit moment de chauvinisme !!!).

Avec la fin du match et la défaite des supporters locaux, nous nous dirigeons vers le centre ville car aujourd'hui, c'est la fête avec concert et feu d'artifice. Nous sommes rapidement au centre ville et déambulons dans les divers stands qui proposent toutes choses.

C'est la fête au village !!!
Non seulement l'Argentine a perdu mais cette victoire nous a ouvert l'appétit, comme les bleus, nous avons une faim de loup. Mais que manger? Tout est écrit en hongrois, cette belle langue parlée que par les hongrois et compréhensible que par les hongrois, en bref, un truc fait par des hongrois pour des hongrois et pas pour des étrangers !!! Décidément, ce pays est difficile à appréhender (ne vous méprenez pas, nous aimons bien la Hongrie). Nous choisissons notre nourriture suivant ce que choisissent ceux qui commandent devant nous. C'est ainsi qu'on se retrouve avec une sorte de pizza dont la pâte est cuite à la friteuse et qu'on garnie ensuite avec du beurre à l'ail, puis de la crème aigre et enfin du fromage râpé !!! Et bien, c'est super bon ce truc qu'ils appellent "langos", toutefois on n'ira pas jusqu'à tenter la version sucrée (la même chose, pâte frite avec de la confiture ou du chocolat dessus). Après ça, tu n'as plus faim. Nous jetons un coup d'oeil au concert qui commence puis comme la fatigue arrive, nous retournons dans notre motel "red is dead" (expression familiale tirée du film de "Les Nuls" - pas de définition possible car il faut vivre le "red is dead"). Demain, nous attaquons la montée vers le lac Balaton.

Le lendemain, le vent a nettement diminué, ce qui nous permet de rouler à un bon rythme bien que le dénivelé commence à augmenter. Nous sommes un peu plus chargés que la veille car nous avons pu nous ravitailler auprès du magasin SPAR, ouvert le dimanche matin mais fermé le samedi après-midi !!! En Hongrie, les magasins ferment tous le samedi vers 11h00 du matin pour ne rouvrir que le matin ou à de rares exceptions (grandes enseignes) le dimanche matin. En général, les magasins ouvrent tôt le matin entre 06h00 et 07h00 pour fermer tôt dans l'après-midi. Nous avons même vu des magasins qui ouvraient à 05h30 pour fermer à 13h00 !!!

En route vers Balaton
Alors, malgré le vent résiduel et notre chargement en victuailles, nous gardons une bonne cadence. Le soleil est aussi de la partie, ce qui nous laisse entrevoir une journée chaude, constat qui se révèlera être vrai !!! Nous nous arrêtons en fin de journée complètement rincé par cette chevauchée dominicale (surtout nous les vieux antipodiens, car en ce qui concerne le junior n°2 - Baptiste - il continuera à faire des tours de vélos dans le camping !!!). Nous sommes satisfaits de notre journée car nous avons traversé de charmants villages hongrois, totalement différent de ce que nous avions vu jusqu'à présent.

J'ai pas assez pédalé, alors je continue !!!
Le vert du maïs tranche avec le jaune des tournesols
Après une nuit réparatrice, nous avons repris notre route vers le plus grand point d'eau douce de le Hongrie avec parfois une pente un peu plus raide et un itinéraire très passant (les vacances ont débutées et avec elles son flot de touristes convergeant vers le lac).

Voguons sur sur le maïs
Enfin, nous quittons la grande route pour une piste cyclable qui nous amène aux abords du lac Balaton. Mais avant de rejoindre celui-ci, il nous faut contourner une autoroute, une route express, une voie ferrée et le centre ville de Siofok !!! Une sorte "d'escape game" à la hongroise avec un GPS difficile.

Finalement, nous triomphons et arrivons sur les bords dudit plan d'eau. Nous nous apercevons que les rives du lac ne sont qu'une énorme station balnéaire avec résidences hôtelières, boîtes de nuit, bar à touristes, restos à touristes et campings.

Balaton, nous voilà !!!
Nous faisons un petit tour sur la berge du lac avant de nous rendre vers le camping que nous avons choisi, légèrement à l'écart des trucs à touristes. En fait, les touristes sont à l'intérieur du camping !!! Nous finissons par planter les tentes sur un endroit réservé aux courts séjours, un bout de terre sans ombre où ils parquent les tentes !!! Nous ne sommes pas loin des sanitaires et de la piscine, objet de tous les désirs de nos deux juniors, qui s'empresseront de mettre leur maillot et de filer dans la baignoire géante du camping.

Tranquillité, non grosse chaleur !!!
C'est la période des vacances et jusqu'à présent nous étions habitués à ne rencontrer quasiment personne dans les campings, à être tranquille le soir (car les cyclorandonneurs se couchent tôt et se lèvent tôt). Ce n'est plus le cas, il y a plein de monde .... en vacances avec des horaires de vacanciers. Nous ferons avec pour le restant du voyage.

Siofok
Nous avons décidé de nous octroyer une journée de repos. Nous consacrons cette journée à la visite de la ville de Siofok, des abords du lac et au ravitaillement en combustible pour le réchaud.

Fin de journée sur le lac
Nous finissons par trouver ce qui nous faut pour faire fonctionner le réchaud à essence (jusqu'à présent, nous avions une bouteille de gaz - c'est un réchaud multi combustible). De retour au camping, je commence à démonter le réchaud pour changer le gicleur (en suivant scrupuleusement les instructions de la notice d'utilisation) avant d'effectuer les essais avec de l'essence. Je termine l'étape 1 et ai la sensation avant de passer à l'étape 2 qu'une pièce est tombée lorsque j'ai dévissé la coupelle du dessous. Je lis le début de l'étape 2 qui me dit de faire attention à ne pas perdre l'aiguille de secouage qui se trouve à l'intérieur de la coupelle !!! Tilt, je comprends que la pièce qui est tombée porte le patronyme d'aiguille de secouage !!! Me voilà ensuite pendant plus d'une heure à 4 pattes en train de chercher une aiguille dans une botte de foin (une pièce qui a la taille d'une rognure d'ongle !!!). J'ai eu beau couper l'herbe au couteau aux alentours de l'endroit où j'ai senti quelque chose tombé, je ne l'ai pas retrouvé. Ce que j'ai retrouvé par contre, c'est le vent qui décoiffe les cheveux lorsque tu pédales à toute vitesse vers le seul magasin qui vend des réchauds de camping !!! Nous continuerons donc le voyage avec deux réchauds, un d'une grande marque française qui ne fonctionne qu'avec les bouteilles de cette marque et un réchaud d'une marque internationale qui fonctionne partout avec tout plein de combustible différents mais seulement quand il est entier !!! En tout cas, nous avons mangé chaud ce soir-là bien que c'était mal prévu au départ !!!

Mer jaune et verte qui borde la route
Après notre journée de repos, nous avons repris la route vers Györ, ville que nous avions déjà visitée deux ans auparavant lors de notre transhumance vers Varna. C'est une ville charmante que nous aimons, principalement pour son centre ville historique.

Sur la route de Györ
Mais avant de rejoindre Györ, il nous faut suivre une route nationale très fréquentée. Nous devons redoubler d'attention mais le paysage en vaut la chandelle. Nous avons l'impression de naviguer dans une mer d'or et d'émeraude tant les bords de route sont bordés de tournesols en fleur. Nous continuons aussi à traverser de charmantes villes et villages tout aussi tranquille que les tournesols qui ondulent sous la brise et donnent l'impression d'être vivants. Nous sommes sous le charme de cet aspect de la campagne hongroise.

Toujours sur la mer verte et jaune
Après être montés, nous descendons pour rejoindre Györ, qui se trouve tout proche du Danube. Nous allons vers le même camping que la dernière fois (un peu moins "red is dead" car il a subi des rénovations).

A peine installés, nous remontons en selle pour aller faire un tour en centre ville et déambuler dans ses vieilles rues qui ont conservées le charme de l'Empire austro-hongrois. Nous aimons cette ville. Le soir, nous sacrifions au rituel de Györ, manger autour du feu qui a fait cuire nos aliments, un BBQ tout simplement.

Györ, le centre ville

Dans le centre historique

Vers l'évêché de Györ

Lutin casqué sur la grand'place
Nous ne restons qu'une nuit et reprenons la route le lendemain pour nous diriger vers la frontière slovaque. C'est à Györ que nous retrouvons aussi l'EV6, que nous avions abandonnée quelques jours plus tôt.

Nous retrouvons les pistes cyclables et les cyclistes de l'EV6, ce qui est nouveau pour nous car nous n'en avions pas rencontré beaucoup depuis notre départ. Il faut dire que nous sommes sur le tronçon qui relie Vienne et Budapest.

Dernière nuit en Hongrie
Nous longeons les routes grâce aux pistes cyclables et avançons en direction de la frontière. Le soir, nous passons une dernière nuit à Rajka. Le temps devenu menaçant dans l'après-midi, devient vraiment furieux en début de soirée et laisse manifester sa colère en la déversant durant un orage. Comme c'est le soir, nous savons déjà que nous plierons les affaires mouillées le lendemain matin en quittant le camping.

Nous plions effectivement les affaires mouillées, nous les ferons sécher lors de notre prochaine étape.

Plus que quelques kilomètres en Hongrie et nous passons, sans nous en apercevoir, en Slovaquie. Comme quoi, il est plus facile de quitter la Hongrie que d'y rentrer !!! Pas de barrière métallique, pas de douaniers, pas de chiens, .... rien qui matérialise la frontière.

Bratislava, capitale slovaque
L'EV6, nous conduit tout droit à Brastislava, ville que nous avions visitée l'année précédente. Nous ne ferons qu'une halte en Slovaquie (en plus des pauses pipis) pour nous restaurer dans un restaurant typique du centre ville, un restau de la chaîne du clown aux arches d'or !!!

Après ces agapes slovaquo-américaines, nous continuons notre route vers le prochain pays, celui qui pleut tout le temps lorsque nous y sommes, l'Autriche.

Alors, me direz-vous, pluie ou pas pluie ?

La réponse pour bientôt.

jeudi 28 juin 2018

Km 1.300, des Portes de Fer a Sombor

Cet article est ecrit dans des conditions inhabituelles !!! Vous ne trouverez pas d`accent et certains signes typographiques sont differents. La raison est simple, j`utilise un clavier serbe. J`aurais pu ecrire en cyrillique, mais peu de personnes aurait pu lire !!!

Le jour de repos termine, nous reprenons la route en direction des Portes de Fer. Nous enfourchons nos montures sous un temps incertain. Comme l`hotel se trouve sur l`EV6, nous sommes directement sur la route pour sortir de Roumanie.

Pourtant, un choix s`impose. Allons nous passer par la Roumanie ou la Serbie pour passer les Portes de Fer ? Ayant rencontre des cyclistes francais peu avant notre arrivee a Drobeta Turnu Severin, ils nous ont conseilles de passer par la Serbie car du cote roumain, il y a pas mal de circulation, l`axe etant frequente par de nombreux camions.

Soit nous continuons sur du plat avec de la circulation, soit nous prenons le cote vallonne avec peu de circulation !!!

Nous passons la frontiere, 30 minutes sous un soleil de plomb, car nous preferons encore les montees aux camions.


Nous voila en Serbie pour les Portes de Fer, gorges du Danube.

Nous ne regrettons pas notre choix car le paysage est splendide. Ce cote des gorges permet d`apprecier encore mieux ce defile ou le Danube se fait plus petit. Il ne ressemble plus a cet immense pere tranquille qui traverse les campagnes des pays de l`est.
On admire la vue

Nous arrivons rapidement sur le premier point de vue, apres une petite montee. Ce point de vue nous permet d`apercevoir le buste de Decebal, dernier roi Dace (on connait plus sa fille Logan !!!).
Plus petit le Danube !!!

Il fait chaud et nous trouvons une source pour remplir nos bidons, puis nous nous mettons en quete d`un endroit pour passer la nuit. Nous trouvons une pension qui fera l`affaire pour la nuit. Du cote serbe, il n`y a pas beaucoup d`endroit pour poser deux tentes le long du Danube, le bivouac va s`averer difficile !!!
Forteresse de Golubac

Le lendemain,et les autres jours, nous continuons a traverser les Portes de Fer et alternons montees et descentes (montees a 10% sans pousser les velos - on devient bon).
Selfie Seniors

Pour les hebergements, nous faisons avec ce que nous trouvons (pension, camping, bivouac, …).

Un soir, nous trouvons un endroit parfait pour bivouaquer (avec accord des riverains). 10 minutes plus tard, nous reprenons la route, plus vite qu`a notre arrivee !!! A peine poses le long du plan d`eau, une enorme couleuvre s`enfuit. Puis c`est le tour d`une vipere qui termine sa trempette dans le plan d`eau !!! Pas de risques inutiles, on decampe, notre cote citadin est encore bien vivace (a moins que ce ne soit l`instinct de conservation, ou la peur de trouver une de ces betes dans la sacoche du p`tit dej).

Finalement, nous finissons par trouver une plage sur le Danube pour poser la tente. Un des habitants, notre voisin d`un soir qui habite au fond du chemin nous indique que nous pouvons occuper une terrasse d`un bar de plage si il pleut. Nous attendons un peu puis prenons la decision de squatter cette terrasse, ce qui plait beaucoup aux enfants, etre dans l`interdit les amusent.
Trop bien le squat

Puis nous sortons des Portes de Fer et nous dirigeons vers Belgrade. Avant d`arriver dans la capitale serbe, nous passons le cap des 1 000 km (le 20/06/18 a 10h45 heure locale, 11h45 pour nos amis bulgares).

Fini les petites routes, nous attaquons Belgrade par la banlieue et le pont de la mort (pont qui enjambe le Danube avant d`entrer en ville - appele ainsi a cause de sa circulation).

Nous voici dans la ville. Nous suivons toujours l`EV6, d`abord sur de grands boulevards puis sur des pistes cyclables qui longent des parcs ou le Danube. Apres le Danube, nous devons franchir la Sava, affluent du Danube qui se deverse dans celui ci a Belgrade. Pour franchir cette riviere, nous empruntons un ascenceur pour cyclistes.
Ascenceur a velo 

Puis nous nous dirigeons vers Zemun, ville peripherique de Belgrade. Nous y sommes deja passes en 2016 et savons qu`il y a un camping.

Nous decidons de nous poser deux jours pleins pour visiter Belgrade et surtout se reposer (les organismes en ont bien besoin).

Le 1er jour est consacre a la visite de Belgrade. Belgrade est une grande ville avec quelques curiosites (la forteresse et son jardin). Nous profitons aussi de cette journee pour faire quelques achats (remplacement de selles pour Stephanie et Florine, achat d`une Gopro en solde pour Baptiste).
Belgrade

Le confluent de la Sava et du Danube

Ah oui ! L`action cam de Baptiste est restee en Bulgarie, pas dans un carton mais dans un abribus a Balik. En effet, c`est au cours d`un arret dans cette ville que nous avons oublie sa camera sur le banc de l`abribus !!!

Le 2eme jour, la pluie et l`orage se sont invites. A peine descendus du bus, des trombes d`eau se repandent sur nos tetes. Nous restons coinces sous la devanture d`un magasin pendant une 1/2 heure, scrutant les cieux, attendant l`accalmie. 

L`accalmie venant, nous visitons Zemun et sommes surprise par les batiments anciens, non delabres, qui bordent les petites rues. Nous faisons un tour de marche (les abricots sont delicieux).
Zemun

La journee se passe ainsi entre accalmie et averses legeres. Le lendemain, nous remonterons sur les velos.

Apres 2 jours de repos, la reprise est un peu dure, nous ne faisons pas beaucoup de km, les jambes se sont rouillees !!!

Toutefois, des le lendemain, nous retrouvons nos automatismes acquis ces derniers temps et arrivons a pedaler pour avancer vers Novi Sad (un peu de montee et une grande descente).
Novi Sad

Puis les jours suivants, nous longeons le Danube (petites routes, digues et chemins). Pour dormir, nous continuons a alterner les differents styles d`hebergements (en gros, suivant ce qu`on trouve ou non).
Fait pas froid mais il y a des moustiques !!!

Dans la campagne

Le temps, depuis Belgrade, n`est plus au beau fixe. Nous consultons les sites meteo des qu`on a du WIFI. Les previsions ne sont pas bonnes mais nous arrivons a passer entre les gouttes jusqu`a Bogojevo (apres avoir traverse des murailles de mais et de soja qui compartimentent la campagne serbe).
Baignoire a grenouilles et autres betes

Cueillette de prunes sauvages

Guinguettes le long du Danube

Arrives a Bogojevo, nous nous dirigeons vers un endroit que nous avions repere pour passer la nuit (un camping). Nous rencontrons deux familles qui font l`EV6 (une belge et une famille francaise). Ce sont les premieres familles que nous rencontrons. Nous ne sommes pas les seuls fous, nous voila rassures !!!

Les tentes montees (c`est en fait un camping ferme mais le gardien, contre un faible ecot autorise le camping et l`utilisation des installations), les premieres gouttes tombent. Ce sera ainsi toute la nuit !!! 

Le matin, nous sommes obliges de ranger le materiel encore tout mouille car la pluie menace et nous le fait savoir en laissant tomber qulques gouttes eparses.

Nous decidons de nous depecher pour rejoindre la prochaine ville, Apatin. Nous nous installons dans une chambre d'hôtel et faisons secher tout le materiel dans la chambre.
Repos des guerriers a Apatin

Au detour d`une rue d`Apatin

Aux heros de la 2nde guerre mondiale

Comme le temps annonce n`est vraiment pas beau, nous quittons Apatin sous un ciel tres menacant et arrivons au bout de 15 km a Sombor, ville que nous voulons visiter.

C`est donc en fin de matinee que nous sommes arrives et nous nous installons dans un camping urbain (Camping Long Tour - bike camp Sombor). Le temps etant toujours menacant, nous prenons l`option appartement pour eviter de remouiller notre materiel. 

Apres notre installation, nous partons visiter la ville et mangeons dans un restaurant de poisson, conseille par l`aimable proprietaire du Bike camp. Ce camping est l`oeuvre d`un passionne de velo qui a beaucoup roule et fait profiter de son experience.
Sombor, la prefecture

Sombor, l`artere centrale

L`eglise des carmelites

Demain, nous reprendrons la route vers la Hongrie avec un petit pincement au Coeur.La Serbie est une pays magnifique, loin des clichés colportes par son passe recent.

Loin de croiser des brutes sanguinaires et nationalistes (il doit bien y en avoir comme dans chaque pays), nous avons croises des gens accueillants, moins demonstratifs que les roumains, mais attentionnes, toujours prompts a aider. Nous pensons tout particulierement a cette p`tite dame, proprietaire d`un camping, qui a refuse qu`on paye ou encore a ce gerant de station service qui a offert des glaces aux enfants ou encore celui ci qui nous a offert un sac rempli de poivrons, ou bien le propietaire et son epouse du bike camp de Sombor, … la Serbie vient de gagner des supporters.

Petite anecdote,  pour communiquer, nos bases de langue bulgare nous ont servis en permanence. grace au bulgare, nous avons pu nous faire comprendre etr comprendre, en partie, ce qu`on nous disait.


vendredi 15 juin 2018

On the road ..... again, mais à vélo !!!

Vendredi 1er juin, 12h12, les vélos sont chargés et nous entamons nos premiers tours de roues, nos premiers coups de pédales.
Nous avons passé notre dernière nuit chez des amis, dans des vrais lits. Nous ne partons pas de chez eux avec les velos chargés car il y a une cote à 23% à franchir avant d'arriver sur le plateau qui domine Varna.
Départ fictif

Alex nous amènera les sacoches et sacs après ce premier obstacle.
Comme dans les vraies courses cyclistes, il y a un départ fictif et un départ réel.
12h12, départ réel.
Départ réel 

12h30, première chute !!!
Nous sommes sur une petite route qui descend sur Dolichté, village bulgare au dessus de Varna. Dans cette descente, Baptiste va un peu trop vite et perd le contrôle de son destrier. Plongeon sur le côté droit, cocard, joue et lèvre abîmées. La blessure est superficielle, seul le vernis de la peau est enlevé !!! Plus de peur que de mal.
Nous nous restaurons à Dolichté et en profitons pour faire une longue pause pour nous remettre de nos premières émotions.
Nous commençons seulement à réaliser que l'aventure vient de démarrer.
Après cet interlude, nous reprenons la route et entamons la difficulté de la journée  (difficulté avec sacoches).
A la sortie de Dolichté, nous avons une cote. Nous la montons presque entièrement puis nous décidons de nous arrêter pour la nuit. Nous trouvons assez facilement un coin pour planter la tente.
Premier bivouac

31 km pour la première journée, c'est un bon début !!!
Le lendemain, nous poursuivons notre route en direction de la frontière avec la Roumanie et le Danube, notre fil rouge jusqu'en Allemagne.
Nous faisons 46 km le 2 ème jour et bivouaquons dans la campagne bulgare.
Le temps est au beau fixe, il fait très chaud et nous vidons nos bouteilles d'eau rapidement. Heureusement, nous trouvons facilement de quoi les remplir.
Pour notre 3 ème jour, il fait encore plus chaud. Nous avons du mal à trouver des magasins ouverts ou bien des sources. Nous faisons le plein d'eau dans une ferme et repartons. Nous sommes sur une grande route en direction  de Silistra. La route suit le vallonement du paysage. Nous alternons montées et descentes.
Dans un village bulgare

Nous décidons de poursuivre jusqu'à Silistra et d'atteindre le Danube.
Après une journée, nous descendons (après toutes ces montées, que c'est bon de laisser filer la bête sur les 3 derniers km qui descendent) sur la ville tant convoitée.
3 ème jour, 80 km !!!
Programme du soir après cette étape, douche, restaurant et repos des fesses !!!
Le lendemain, nous décidons de conserver nos chambres d'hôtel pour une nuit supplémentaire.
Nous profitons de la journée de repos pour visiter la ville, faire quelques courses et reposer nos fesses.
La forteresse de Silistra

Puis, nous reprenons la route. Nous franchissons la frontière et nous voilà en Roumanie. Après la frontière, nous prenons un bac pour traverser le fleuve. Le bac est gratuit pour les piétons et les cyclistes.
On a atteint le Danube 

Sur le bac pour la Roumanie

1/2 heure plus tard, nous pédalons sur l'EV6 en Roumanie.
Le paysage n'est pas magnifique, mais la route est plate et nous avançons assez rapidement.
Plate Roumanie, plaine du Danube 


Nous sentons le changement dans le comportement des personnes que nous croisons. Contrairement à la retenue des bulgares, le tempérament latin des Roumains s'exprime par des encouragements et des saluts plus ou moins appuyés. Ils sont sous le charme de Baptiste !!! Ils deviennent plus expressifs dès qu'ils le voient, surtout très admiratifs !!!
Vient l'heure de trouver un endroit pour passer notre 1ère nuit roumaine. Dans un village, nous demandons à quelqu'un si il connaît un endroit pour poser la tente. Il nous demande de le suivre pour qu'on aille passer la nuit dans sa maison. Nous dormirons sous un toit en dur. Non seulement, nous dormirons sous un toit en dur mais il nous offre aussi le couvert.
Après le repas, Vasile nous emmène faire une promenade pour nous montrer ses vergers et sa nouvelle maison en construction.
Le lendemain, un petit déjeuner roumain nous attend dès notre lever.
Aussitôt le petit déjeuner nous reprenons la route encore remplis d'émotions liées à cette invitation.
Les autres jours se passent, alternant encouragements, journées de pédalage, bivouacs et hôtels.
Séchage de tente à l'hôtel !!!

La route est plutôt plate, peu de dénivelé (ce qui nous permet d'avancer rapidement) et peu de choses à visiter (pour ne pas dire rien).
Les champs de céréales font place aux animaux

À la recherche d'un bivouac 


Traces d'un passé récent 
Alors que nous avions quitté la route principale  (une route nationale empruntée par les camions), nous décidons de faire une pause goûter à l'entrée du village de Vrata.
Des personnes assises sur un banc devant leur maison veulent nous offrir de l'eau. Nous déclinons parce que nos bouteilles sont pleines. Nous en profitons pour leur demander où on peut passer la nuit. À ce moment, le chef des ouvriers du chantier voisin vient nous voir et nous indique une pension quelques kilomètres plus loin. Vient ensuite une dame, à bicyclette, qui nous demande d'où nous venons et qui nous demande de la suivre. Nous pensons qu'elle va nous mettre sur la route pour la pension. En fait, elle nous emmène chez elle et nous offre le gîte et le couvert.
Nous voilà, tous attablés à 4 heures de l'après-midi autour d'une soupe de canard et chou, de fromage, de lard frit et autres produits maison. Le voisin, Ion, se joint à nous. La conversation s'engage, en allemand, seule langue comprise et un peu parlée par lui et nous. Ion sert aussi de traducteur entre notre hôtesse, Dana, et nous. Dana est la cheffe du poste local de la police des frontières. Elle habite une grande maison/ferme avec son mari. Sa fille et son petit fils vivent à Drobeta. Elle a craqué pour Baptiste et son coeur de grand mère nous a ouvert les portes de sa maison devant l'orage menaçant.
Ion, joyeux drille nous sert verre sur verre (alcool local à la cerise, puis vin maison). Nous passons un moment formidable autour de la table, un moment simple mais empli de sincérité, sans faux semblants.
Puis l'orage éclate, c'est l'heure de se coucher. C'est le 2 ème orage que nous prenons. Cette fois-ci, nous ne sommes pas sous la tente.
Après le p'tit déjeuner, nous prenons la route de Drobeta pour y arriver avant la prochaine pluie. Nous arrivons finalement en fin d'après-midi.

À Drobeta, nous retrouvons le Danube et decidons de nous y arrêter 2 jours.

Voilà 14 jours que nous sommes partis (750 km et 3 000 m de D+). Nous arrivons au bout de notre périple roumain. Nous allons bientôt rentrer en Serbie par les Portes de Fer.
Nous allons quitter la Roumanie, ce pays et ses habitants que nous aimons énormément. D'ailleurs, tel un signe, la météo refuse notre sortie du pays en noyant le pays sous des pluies torrentielles.
Nous n'oublierons pas la gentillesse de ceux qui nous ont ouverts leurs portes et qui nous ont accueillis comme étant de leur famille, un sentiment disparu à l'occident !!!