jeudi 28 juin 2018

Km 1.300, des Portes de Fer a Sombor

Cet article est ecrit dans des conditions inhabituelles !!! Vous ne trouverez pas d`accent et certains signes typographiques sont differents. La raison est simple, j`utilise un clavier serbe. J`aurais pu ecrire en cyrillique, mais peu de personnes aurait pu lire !!!

Le jour de repos termine, nous reprenons la route en direction des Portes de Fer. Nous enfourchons nos montures sous un temps incertain. Comme l`hotel se trouve sur l`EV6, nous sommes directement sur la route pour sortir de Roumanie.

Pourtant, un choix s`impose. Allons nous passer par la Roumanie ou la Serbie pour passer les Portes de Fer ? Ayant rencontre des cyclistes francais peu avant notre arrivee a Drobeta Turnu Severin, ils nous ont conseilles de passer par la Serbie car du cote roumain, il y a pas mal de circulation, l`axe etant frequente par de nombreux camions.

Soit nous continuons sur du plat avec de la circulation, soit nous prenons le cote vallonne avec peu de circulation !!!

Nous passons la frontiere, 30 minutes sous un soleil de plomb, car nous preferons encore les montees aux camions.


Nous voila en Serbie pour les Portes de Fer, gorges du Danube.

Nous ne regrettons pas notre choix car le paysage est splendide. Ce cote des gorges permet d`apprecier encore mieux ce defile ou le Danube se fait plus petit. Il ne ressemble plus a cet immense pere tranquille qui traverse les campagnes des pays de l`est.
On admire la vue

Nous arrivons rapidement sur le premier point de vue, apres une petite montee. Ce point de vue nous permet d`apercevoir le buste de Decebal, dernier roi Dace (on connait plus sa fille Logan !!!).
Plus petit le Danube !!!

Il fait chaud et nous trouvons une source pour remplir nos bidons, puis nous nous mettons en quete d`un endroit pour passer la nuit. Nous trouvons une pension qui fera l`affaire pour la nuit. Du cote serbe, il n`y a pas beaucoup d`endroit pour poser deux tentes le long du Danube, le bivouac va s`averer difficile !!!
Forteresse de Golubac

Le lendemain,et les autres jours, nous continuons a traverser les Portes de Fer et alternons montees et descentes (montees a 10% sans pousser les velos - on devient bon).
Selfie Seniors

Pour les hebergements, nous faisons avec ce que nous trouvons (pension, camping, bivouac, …).

Un soir, nous trouvons un endroit parfait pour bivouaquer (avec accord des riverains). 10 minutes plus tard, nous reprenons la route, plus vite qu`a notre arrivee !!! A peine poses le long du plan d`eau, une enorme couleuvre s`enfuit. Puis c`est le tour d`une vipere qui termine sa trempette dans le plan d`eau !!! Pas de risques inutiles, on decampe, notre cote citadin est encore bien vivace (a moins que ce ne soit l`instinct de conservation, ou la peur de trouver une de ces betes dans la sacoche du p`tit dej).

Finalement, nous finissons par trouver une plage sur le Danube pour poser la tente. Un des habitants, notre voisin d`un soir qui habite au fond du chemin nous indique que nous pouvons occuper une terrasse d`un bar de plage si il pleut. Nous attendons un peu puis prenons la decision de squatter cette terrasse, ce qui plait beaucoup aux enfants, etre dans l`interdit les amusent.
Trop bien le squat

Puis nous sortons des Portes de Fer et nous dirigeons vers Belgrade. Avant d`arriver dans la capitale serbe, nous passons le cap des 1 000 km (le 20/06/18 a 10h45 heure locale, 11h45 pour nos amis bulgares).

Fini les petites routes, nous attaquons Belgrade par la banlieue et le pont de la mort (pont qui enjambe le Danube avant d`entrer en ville - appele ainsi a cause de sa circulation).

Nous voici dans la ville. Nous suivons toujours l`EV6, d`abord sur de grands boulevards puis sur des pistes cyclables qui longent des parcs ou le Danube. Apres le Danube, nous devons franchir la Sava, affluent du Danube qui se deverse dans celui ci a Belgrade. Pour franchir cette riviere, nous empruntons un ascenceur pour cyclistes.
Ascenceur a velo 

Puis nous nous dirigeons vers Zemun, ville peripherique de Belgrade. Nous y sommes deja passes en 2016 et savons qu`il y a un camping.

Nous decidons de nous poser deux jours pleins pour visiter Belgrade et surtout se reposer (les organismes en ont bien besoin).

Le 1er jour est consacre a la visite de Belgrade. Belgrade est une grande ville avec quelques curiosites (la forteresse et son jardin). Nous profitons aussi de cette journee pour faire quelques achats (remplacement de selles pour Stephanie et Florine, achat d`une Gopro en solde pour Baptiste).
Belgrade

Le confluent de la Sava et du Danube

Ah oui ! L`action cam de Baptiste est restee en Bulgarie, pas dans un carton mais dans un abribus a Balik. En effet, c`est au cours d`un arret dans cette ville que nous avons oublie sa camera sur le banc de l`abribus !!!

Le 2eme jour, la pluie et l`orage se sont invites. A peine descendus du bus, des trombes d`eau se repandent sur nos tetes. Nous restons coinces sous la devanture d`un magasin pendant une 1/2 heure, scrutant les cieux, attendant l`accalmie. 

L`accalmie venant, nous visitons Zemun et sommes surprise par les batiments anciens, non delabres, qui bordent les petites rues. Nous faisons un tour de marche (les abricots sont delicieux).
Zemun

La journee se passe ainsi entre accalmie et averses legeres. Le lendemain, nous remonterons sur les velos.

Apres 2 jours de repos, la reprise est un peu dure, nous ne faisons pas beaucoup de km, les jambes se sont rouillees !!!

Toutefois, des le lendemain, nous retrouvons nos automatismes acquis ces derniers temps et arrivons a pedaler pour avancer vers Novi Sad (un peu de montee et une grande descente).
Novi Sad

Puis les jours suivants, nous longeons le Danube (petites routes, digues et chemins). Pour dormir, nous continuons a alterner les differents styles d`hebergements (en gros, suivant ce qu`on trouve ou non).
Fait pas froid mais il y a des moustiques !!!

Dans la campagne

Le temps, depuis Belgrade, n`est plus au beau fixe. Nous consultons les sites meteo des qu`on a du WIFI. Les previsions ne sont pas bonnes mais nous arrivons a passer entre les gouttes jusqu`a Bogojevo (apres avoir traverse des murailles de mais et de soja qui compartimentent la campagne serbe).
Baignoire a grenouilles et autres betes

Cueillette de prunes sauvages

Guinguettes le long du Danube

Arrives a Bogojevo, nous nous dirigeons vers un endroit que nous avions repere pour passer la nuit (un camping). Nous rencontrons deux familles qui font l`EV6 (une belge et une famille francaise). Ce sont les premieres familles que nous rencontrons. Nous ne sommes pas les seuls fous, nous voila rassures !!!

Les tentes montees (c`est en fait un camping ferme mais le gardien, contre un faible ecot autorise le camping et l`utilisation des installations), les premieres gouttes tombent. Ce sera ainsi toute la nuit !!! 

Le matin, nous sommes obliges de ranger le materiel encore tout mouille car la pluie menace et nous le fait savoir en laissant tomber qulques gouttes eparses.

Nous decidons de nous depecher pour rejoindre la prochaine ville, Apatin. Nous nous installons dans une chambre d'hôtel et faisons secher tout le materiel dans la chambre.
Repos des guerriers a Apatin

Au detour d`une rue d`Apatin

Aux heros de la 2nde guerre mondiale

Comme le temps annonce n`est vraiment pas beau, nous quittons Apatin sous un ciel tres menacant et arrivons au bout de 15 km a Sombor, ville que nous voulons visiter.

C`est donc en fin de matinee que nous sommes arrives et nous nous installons dans un camping urbain (Camping Long Tour - bike camp Sombor). Le temps etant toujours menacant, nous prenons l`option appartement pour eviter de remouiller notre materiel. 

Apres notre installation, nous partons visiter la ville et mangeons dans un restaurant de poisson, conseille par l`aimable proprietaire du Bike camp. Ce camping est l`oeuvre d`un passionne de velo qui a beaucoup roule et fait profiter de son experience.
Sombor, la prefecture

Sombor, l`artere centrale

L`eglise des carmelites

Demain, nous reprendrons la route vers la Hongrie avec un petit pincement au Coeur.La Serbie est une pays magnifique, loin des clichés colportes par son passe recent.

Loin de croiser des brutes sanguinaires et nationalistes (il doit bien y en avoir comme dans chaque pays), nous avons croises des gens accueillants, moins demonstratifs que les roumains, mais attentionnes, toujours prompts a aider. Nous pensons tout particulierement a cette p`tite dame, proprietaire d`un camping, qui a refuse qu`on paye ou encore a ce gerant de station service qui a offert des glaces aux enfants ou encore celui ci qui nous a offert un sac rempli de poivrons, ou bien le propietaire et son epouse du bike camp de Sombor, … la Serbie vient de gagner des supporters.

Petite anecdote,  pour communiquer, nos bases de langue bulgare nous ont servis en permanence. grace au bulgare, nous avons pu nous faire comprendre etr comprendre, en partie, ce qu`on nous disait.


vendredi 15 juin 2018

On the road ..... again, mais à vélo !!!

Vendredi 1er juin, 12h12, les vélos sont chargés et nous entamons nos premiers tours de roues, nos premiers coups de pédales.
Nous avons passé notre dernière nuit chez des amis, dans des vrais lits. Nous ne partons pas de chez eux avec les velos chargés car il y a une cote à 23% à franchir avant d'arriver sur le plateau qui domine Varna.
Départ fictif

Alex nous amènera les sacoches et sacs après ce premier obstacle.
Comme dans les vraies courses cyclistes, il y a un départ fictif et un départ réel.
12h12, départ réel.
Départ réel 

12h30, première chute !!!
Nous sommes sur une petite route qui descend sur Dolichté, village bulgare au dessus de Varna. Dans cette descente, Baptiste va un peu trop vite et perd le contrôle de son destrier. Plongeon sur le côté droit, cocard, joue et lèvre abîmées. La blessure est superficielle, seul le vernis de la peau est enlevé !!! Plus de peur que de mal.
Nous nous restaurons à Dolichté et en profitons pour faire une longue pause pour nous remettre de nos premières émotions.
Nous commençons seulement à réaliser que l'aventure vient de démarrer.
Après cet interlude, nous reprenons la route et entamons la difficulté de la journée  (difficulté avec sacoches).
A la sortie de Dolichté, nous avons une cote. Nous la montons presque entièrement puis nous décidons de nous arrêter pour la nuit. Nous trouvons assez facilement un coin pour planter la tente.
Premier bivouac

31 km pour la première journée, c'est un bon début !!!
Le lendemain, nous poursuivons notre route en direction de la frontière avec la Roumanie et le Danube, notre fil rouge jusqu'en Allemagne.
Nous faisons 46 km le 2 ème jour et bivouaquons dans la campagne bulgare.
Le temps est au beau fixe, il fait très chaud et nous vidons nos bouteilles d'eau rapidement. Heureusement, nous trouvons facilement de quoi les remplir.
Pour notre 3 ème jour, il fait encore plus chaud. Nous avons du mal à trouver des magasins ouverts ou bien des sources. Nous faisons le plein d'eau dans une ferme et repartons. Nous sommes sur une grande route en direction  de Silistra. La route suit le vallonement du paysage. Nous alternons montées et descentes.
Dans un village bulgare

Nous décidons de poursuivre jusqu'à Silistra et d'atteindre le Danube.
Après une journée, nous descendons (après toutes ces montées, que c'est bon de laisser filer la bête sur les 3 derniers km qui descendent) sur la ville tant convoitée.
3 ème jour, 80 km !!!
Programme du soir après cette étape, douche, restaurant et repos des fesses !!!
Le lendemain, nous décidons de conserver nos chambres d'hôtel pour une nuit supplémentaire.
Nous profitons de la journée de repos pour visiter la ville, faire quelques courses et reposer nos fesses.
La forteresse de Silistra

Puis, nous reprenons la route. Nous franchissons la frontière et nous voilà en Roumanie. Après la frontière, nous prenons un bac pour traverser le fleuve. Le bac est gratuit pour les piétons et les cyclistes.
On a atteint le Danube 

Sur le bac pour la Roumanie

1/2 heure plus tard, nous pédalons sur l'EV6 en Roumanie.
Le paysage n'est pas magnifique, mais la route est plate et nous avançons assez rapidement.
Plate Roumanie, plaine du Danube 


Nous sentons le changement dans le comportement des personnes que nous croisons. Contrairement à la retenue des bulgares, le tempérament latin des Roumains s'exprime par des encouragements et des saluts plus ou moins appuyés. Ils sont sous le charme de Baptiste !!! Ils deviennent plus expressifs dès qu'ils le voient, surtout très admiratifs !!!
Vient l'heure de trouver un endroit pour passer notre 1ère nuit roumaine. Dans un village, nous demandons à quelqu'un si il connaît un endroit pour poser la tente. Il nous demande de le suivre pour qu'on aille passer la nuit dans sa maison. Nous dormirons sous un toit en dur. Non seulement, nous dormirons sous un toit en dur mais il nous offre aussi le couvert.
Après le repas, Vasile nous emmène faire une promenade pour nous montrer ses vergers et sa nouvelle maison en construction.
Le lendemain, un petit déjeuner roumain nous attend dès notre lever.
Aussitôt le petit déjeuner nous reprenons la route encore remplis d'émotions liées à cette invitation.
Les autres jours se passent, alternant encouragements, journées de pédalage, bivouacs et hôtels.
Séchage de tente à l'hôtel !!!

La route est plutôt plate, peu de dénivelé (ce qui nous permet d'avancer rapidement) et peu de choses à visiter (pour ne pas dire rien).
Les champs de céréales font place aux animaux

À la recherche d'un bivouac 


Traces d'un passé récent 
Alors que nous avions quitté la route principale  (une route nationale empruntée par les camions), nous décidons de faire une pause goûter à l'entrée du village de Vrata.
Des personnes assises sur un banc devant leur maison veulent nous offrir de l'eau. Nous déclinons parce que nos bouteilles sont pleines. Nous en profitons pour leur demander où on peut passer la nuit. À ce moment, le chef des ouvriers du chantier voisin vient nous voir et nous indique une pension quelques kilomètres plus loin. Vient ensuite une dame, à bicyclette, qui nous demande d'où nous venons et qui nous demande de la suivre. Nous pensons qu'elle va nous mettre sur la route pour la pension. En fait, elle nous emmène chez elle et nous offre le gîte et le couvert.
Nous voilà, tous attablés à 4 heures de l'après-midi autour d'une soupe de canard et chou, de fromage, de lard frit et autres produits maison. Le voisin, Ion, se joint à nous. La conversation s'engage, en allemand, seule langue comprise et un peu parlée par lui et nous. Ion sert aussi de traducteur entre notre hôtesse, Dana, et nous. Dana est la cheffe du poste local de la police des frontières. Elle habite une grande maison/ferme avec son mari. Sa fille et son petit fils vivent à Drobeta. Elle a craqué pour Baptiste et son coeur de grand mère nous a ouvert les portes de sa maison devant l'orage menaçant.
Ion, joyeux drille nous sert verre sur verre (alcool local à la cerise, puis vin maison). Nous passons un moment formidable autour de la table, un moment simple mais empli de sincérité, sans faux semblants.
Puis l'orage éclate, c'est l'heure de se coucher. C'est le 2 ème orage que nous prenons. Cette fois-ci, nous ne sommes pas sous la tente.
Après le p'tit déjeuner, nous prenons la route de Drobeta pour y arriver avant la prochaine pluie. Nous arrivons finalement en fin d'après-midi.

À Drobeta, nous retrouvons le Danube et decidons de nous y arrêter 2 jours.

Voilà 14 jours que nous sommes partis (750 km et 3 000 m de D+). Nous arrivons au bout de notre périple roumain. Nous allons bientôt rentrer en Serbie par les Portes de Fer.
Nous allons quitter la Roumanie, ce pays et ses habitants que nous aimons énormément. D'ailleurs, tel un signe, la météo refuse notre sortie du pays en noyant le pays sous des pluies torrentielles.
Nous n'oublierons pas la gentillesse de ceux qui nous ont ouverts leurs portes et qui nous ont accueillis comme étant de leur famille, un sentiment disparu à l'occident !!!