jeudi 4 février 2016

L'Espagne - Vieux royaume, royaume de vieux et bataille du gaz



Nous quittons Viladrau pour nous poser à Navarcles, toujours en Catalogne. L'aire est sympa, légèrement excentré du centre mais nous nous rendons quand même en ville pour effectuer quelques achats et découvrir cette bourgade, qui se révèle être sans intérêt. Nous sentons que c'est une ville dortoir neuve malgré quelques atouts touristiques puisqu'elle est entourée de sources et de chemins de randonnées.

Je ne m'éloigne pas du sol !

Moi non plus !
Au retour de cette visite, nous en profitons pour faire le tour du petit lac artificiel proche de l'aire de camping-car. Le temps, brumeux depuis le matin, s'est réchauffé et cette promenade autour du lac et sous le soleil réchauffe tout le monde. C'est l'occasion pour les enfants de se dépenser sur l'aire dédiée au sport près du lac.

Le lendemain, nous reprenons la route en direction de l'ouest car nous voulons nous rendre à Saragosse, puis rejoindre Madrid par l'intérieur des terres. Nous nous posons à Cervera (ne pas confondre, je n'ai pas écrit cerveza !!!).

L'aire est plutôt excentrée par rapport au centre historique, car l'Espagne ne possède pas seulement des plages mais aussi une histoire millénaire avec des traces encore présentes, ce qui nous fait prendre conscience que ce pays est aussi vieux que la France (et grand). Nous nous mettons en route puis nous filons vers le centre historique;

Une muraille
Cervera, forte de ses 9.000 habitants, est maintenant une ville industrielle et de services qui se consacre encore à son activité traditionnelle, l'agriculture dont les champs entourent la ville. La ville est ceinturée par une muraille par endroits. Nous faisons une partie des remparts et admirons le paysage alentour.

La plaza mayor
Puis, nous remontons vers la Plaza Mayor (la Grand-place) et arrivons devant la mairie datant du XVII ème siècle. Enfin, nous continuons pour contourner l'église paroissiale Santa Maria. De là, s'ouvre un panorama et nous nous apercevons que nous surplombons les remparts.

La magnifique université
Notre ballade se poursuit en déambulations dans la ville close (partie à l'intérieur des remparts) pour finir dans un restaurant au charme désuet. L'hôtelier nous propose le menu du jour pour 9.90 € par personne (deux plats, pain, dessert, boisson et café compris). Cet arrêt nous permet de goûter à la cuisine espagnole traditionnelle (un délicieux ragoût de pied de porc - mijoté pendant 5 heures - accompagné d'une sauce à la canelle). Pour digérer, nous reprenons notre visite et passons devant l'Université (XVIII - XIXème siècle), puis nous rentrons nous mettre au chaud.

Durant notre ballade, nous apercevons souvent des drapeaux estampillés "93". Nous finissons par apprendre que ce numéro 93 est le numéro du pilote de moto Marc Marquez, natif de Cervera dont la population entière est très fier. Je viens de regarder sur Internet et je m'aperçois que ce jeune homme (né en 93 - tout s'explique) est en fait un grand champion de moto (plusieurs titres de champions du monde).

Comme nous avons souvent froid, surtout le matin et le soir, nous décidons de zapper Madrid pour le moment et nous retournons sur la côte, là où la température est plus élevée.

De Cervera, nous prenons la route pour Deltebre, dans le delta de l'Ebre. Effectivement, la température est plus clémente. Nous trouvons une aire gratuite près de la boutique qui vend des produits locaux en circuit court. Cet arrêt nous permet de nous ravitailler en riz du delta, puisque la région du delta de l'Ebre est une grande région productrice de riz. D'ailleurs, avant d'arriver sur l'aire, nous voyons de nombreuses caves coopératives de riz (arrocerias dans le texte). Nous trouvons aussi dans cette boutique, de la crème de riz (en liqueur - style malibu), de la liqueur de riz aux herbes, ainsi que de la charcuterie locale (chorizo, sobresada, ...).

Le lendemain, nous reprenons la route et décidons d'aller visiter Peniscola et son château. Nous arrivons à Peniscola dans la matinée. Bien sûr, il y a de nombreuses interdictions de stationner pour les camping-cars. Nous trouvons un parking près du centre historique ne présentant pas de panneaux d'interdiction.

Une ruelle de la vieille ville
Un p'tit air de Grèce
Nous nous dirigeons vers la vieille ville, à pied, et entamons la visite de celle-ci. Nous tombons tout de suite sous le charme de cette vieille ville. Une fois que les portes sont franchies, nous nous retrouvons dans un dédale de ruelles, encadrées de maisons aux murs blancs, aux tours de fenêtres peints et aux balcons garnies de carreaux de céramique. De plus, il fait un grand soleil et le ciel bleu, un temps idéal pour visiter et faire des photos. Nous avons l'impression d'être en Grèce tant le blanc des maisons et le bleu du ciel contraste.

La cour intérieure et le palais pontifical

Vue de la cour intérieure
Nous finissons par arriver devant la porte du château. Ce château a hébergé le pape Lune, soit Benoît XIII (antipape). Ce pape, s'est enfui d'Avignon pour se réfugier à Peniscola,. Il fût déchu mais refusa d'abdiquer. Il mourut d'ailleurs à Peniscola. Le château, avant d'être résidence papale était une commanderie des Templiers, bâtisseurs de ce dernier. Se promener dans ce lieu, est pour nous très bizarre car cela faisait un moment que nous n'avions pas visiter de château (après les sites de la Grèce antique, cela fait bizarre de déambuler au milieu de pierres qui sont encore en place !!!).

A la fin de la visite, nous nous rendons vers un camper park situé en périphérie de la ville. A peine arrivés, nous sommes plus ou moins agressé par un des camping-caristes déjà installé. Je me rends à la réception pour savoir si il y a de la place et de l'électricité. Pas de problème pour la place, mais le propriétaire me signale qu'il n'a plus de bornes de libre pour l'électricité. Il y a une machine à laver, parfait, nous avons du linge à laver, puis il y a du WIFI, parfait, nous en avons besoin mais, nous avons des enfants et là, problème pour le propriétaire. Il me demande leurs âges et me répond qu'ils sont trop jeunes et de ce fait, nous ne pouvons pas rester. Effectivement, en ressortant de la réception, nous comprenons qu'en fait, nous ne sommes pas sur une aire de CC mais dans une maison de retraite !!! Après avoir visité le vieux royaume d'Espagne le matin, en début d'après midi, nous faisons connaissance avec le royaume de vieux d'Espagne.

Nous finissons par trouver un autre camper park et décidons malgré le prix d'y passer la nuit. En fin d'après midi, nous faisons une ballade sur le front de mer, non loin du camper park.

En nous levant, nous constatons que notre bouteille de gaz est vide. Heureusement, nous avons une deuxième bouteille.

Nous avons repéré une aire gratuite à Simat de la Valldigna, mais avant d'y arriver nous voulons nous arrêter à Onda. Nous y arrivons en fin de matinée et nous nous posons sur un parking pour manger. Nous sommes un peu éloignés du centre historique et les environs ne nous donnent pas envie de laisser Antipode seul sur un parking. Nous décidons de continuer notre route et roulons jusqu'à Simat de la Valldigna.

En cours de route, nous nous arrêtons dans des stations services pour essayer de nous ravitailler en gaz, mais impossibilité de repartir avec une bouteille pleine. C'est comme en France, il faut une bouteille vide pour avoir une pleine, avec toutefois, une différence de taille. Vous ne pouvez pas acheter de bouteille de gaz si vous ne ramenez pas une bouteille vide. A chaque station, nous repartons bredouille et décidons de remettre la bataille du gaz au lendemain.

En arrivant sur l'aire, nous constatons que de nombreux camping-cars "étrangers" occupent le site de façon anomique. Nous trouvons une place et nous nous installons. En fin d'après midi, nous faisons un tour dans le village accompagnés d'une douceur, due à la présence du soleil et au rallongement des jours.

Le lendemain, notre mission (si vous l'acceptez etc., ..... nous on l'accepte car on n'a pas le choix), est de mener à bien la bataille du gaz. Nous nous rendons d'abord à Tavernes, distante de 7kms car nous avons repéré sur internet un point de vente Repsol (le Total local, qui d'ailleurs fait partie du groupe Total). En arrivant en ville, nous découvrons qu'il n'y a plus de point de vente Repsol !!! Nous nous renseignons auprès d'une station Repsol. Le pompiste nous dit qu'il faut aller à Gandia pour acheter une bouteille et faire un contrat de location de bouteille (la consigne comme on dirait en France), mais avant, il faut téléphoner à cette agence pour savoir si ils ont une bouteille de disponible. Cinq minutes plus tard, me voilà au téléphone en train de raconter ma vie en espagnol avec la petite dame de l'agence qui nous invite à passer pour établir le contrat et récupérer la dite bouteille. Nous reprenons la route et arrivons bientôt à destination (en la calle valencia, al lado de la estacion de tren - j'ai pas fait deux ans d'espagnol en Nouvelle Calédonie pour rien !!!). Nous nous garons en face de l'agence, sur un emplacement réservé aux livraisons, et je descends établir le contrat et récupérer la sainte bouteille. Au moment de payer, la p'tite dame me dit qu'elle n'accepte que les cartes espagnoles. La bataille du gaz n'est pas terminée, il nous faut maintenant trouver "un banco" pour retirer de l'argent. Au coin de la rue, il y a un distributeur, course vers celui-ci, retrait puis enfin paiement du précieux combustible et rangement dans la soute à gaz d'Antipode, retrait stratégique vers Simat et profiter d'une démobilisation méritée. Fin de la guerre, nous avons vaincu. Ah oui !!! Ce n'est pas fini, il faut un détendeur spécial (que nous avons) et un adaptateur (que nous avons aussi) pour installer la bouteille. Au lieu de tergiverser sur la longueur de la saucisse de porc, les députés européens devraient faire quelque chose pour harmoniser la vente, la distribution et les systèmes d'alimentation du gaz !!!

Chapelle perdue dans les orangers
L'après midi, nous partons visiter le monastère de Santa Maria de la Valldigna situé dans la ville de Simat de la Valldigma, à 3 minutes à pied de l'aire. Mais avant de visiter celui-ci nous faisons un tour dans la campagne environnante. Nous nous rendons à la chapelle de Xara (une ancienne mosquée reconvertie). Elle est située à quelques centaines de mètres du village et surtout, elle est entourée d'orangers ployant sous leurs fruits. Nous poursuivons notre chemin vers une fontaine puis nous nous rendons au monastère.

Le cloitre



Ce monastère date du XIVème siècle et a beaucoup été remodelé depuis, surtout après les tremblements de terre de 1396 et de 1644. Le monastère, cistercien, a été abandonné par les moines en 1835. Classé monument historique en 1970, il a depuis subi des restaurations.

Le baroque dans sa splendeur
L'intérieur de l'église présente des superbes plafonds peints ainsi que les clochers valenciens. Le reste du site est en cours de restauration permanent. Ces restaurations nous permettent de déambuler dans le cloître, d'apprécier la beauté austère et froide de la salle capitulaire, de nous promener dans les jardins du monastère, de visiter les cuisines et le réfectoire et enfin de nous rendre dans le palais de l'Abbé, bâtiment contigu au monastère.

Passé et présent
Le soleil couchant nous laisse encore une fois admirer ces vestiges d'un passé où un des pères supérieurs de ce monastère fût un Borgia.

Encore de la couleur avec les fraises d'Espagne
Demain, nous reprendrons la route pour le sud.

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