Nous quittons Viladrau pour nous
poser à Navarcles, toujours en Catalogne. L'aire est sympa, légèrement excentré
du centre mais nous nous rendons quand même en ville pour effectuer quelques achats
et découvrir cette bourgade, qui se révèle être sans intérêt. Nous sentons que
c'est une ville dortoir neuve malgré quelques atouts touristiques puisqu'elle
est entourée de sources et de chemins de randonnées.
Je ne m'éloigne pas du sol ! |
Moi non plus ! |
Au retour de cette visite, nous
en profitons pour faire le tour du petit lac artificiel proche de l'aire de
camping-car. Le temps, brumeux depuis le matin, s'est réchauffé et cette
promenade autour du lac et sous le soleil réchauffe tout le monde. C'est
l'occasion pour les enfants de se dépenser sur l'aire dédiée au sport près du
lac.
Le lendemain, nous reprenons la
route en direction de l'ouest car nous voulons nous rendre à Saragosse, puis
rejoindre Madrid par l'intérieur des terres. Nous nous posons à Cervera (ne pas
confondre, je n'ai pas écrit cerveza !!!).
L'aire est plutôt excentrée par
rapport au centre historique, car l'Espagne ne possède pas seulement des plages
mais aussi une histoire millénaire avec des traces encore présentes, ce qui
nous fait prendre conscience que ce pays est aussi vieux que la France (et
grand). Nous nous mettons en route puis nous filons vers le centre historique;
Une muraille |
Cervera, forte de ses 9.000
habitants, est maintenant une ville industrielle et de services qui se consacre
encore à son activité traditionnelle, l'agriculture dont les champs entourent
la ville. La ville est ceinturée par une muraille par endroits. Nous faisons
une partie des remparts et admirons le paysage alentour.
La plaza mayor |
Puis, nous remontons vers la
Plaza Mayor (la Grand-place) et arrivons devant la mairie datant du XVII ème
siècle. Enfin, nous continuons pour contourner l'église paroissiale Santa
Maria. De là, s'ouvre un panorama et nous nous apercevons que nous surplombons
les remparts.
La magnifique université |
Notre ballade se poursuit en
déambulations dans la ville close (partie à l'intérieur des remparts) pour
finir dans un restaurant au charme désuet. L'hôtelier nous propose le menu du
jour pour 9.90 € par personne (deux plats, pain, dessert, boisson et café
compris). Cet arrêt nous permet de goûter à la cuisine espagnole traditionnelle
(un délicieux ragoût de pied de porc - mijoté pendant 5 heures - accompagné
d'une sauce à la canelle). Pour digérer, nous reprenons notre visite et passons
devant l'Université (XVIII - XIXème siècle), puis nous rentrons nous mettre au
chaud.
Durant notre ballade, nous
apercevons souvent des drapeaux estampillés "93". Nous finissons par
apprendre que ce numéro 93 est le numéro du pilote de moto Marc Marquez, natif
de Cervera dont la population entière est très fier. Je viens de regarder sur
Internet et je m'aperçois que ce jeune homme (né en 93 - tout s'explique) est
en fait un grand champion de moto (plusieurs titres de champions du monde).
Comme nous avons souvent froid,
surtout le matin et le soir, nous décidons de zapper Madrid pour le moment et
nous retournons sur la côte, là où la température est plus élevée.
De Cervera, nous prenons la route
pour Deltebre, dans le delta de l'Ebre. Effectivement, la température est plus
clémente. Nous trouvons une aire gratuite près de la boutique qui vend des
produits locaux en circuit court. Cet arrêt nous permet de nous ravitailler en
riz du delta, puisque la région du delta de l'Ebre est une grande région
productrice de riz. D'ailleurs, avant d'arriver sur l'aire, nous voyons de
nombreuses caves coopératives de riz (arrocerias dans le texte). Nous trouvons
aussi dans cette boutique, de la crème de riz (en liqueur - style malibu), de
la liqueur de riz aux herbes, ainsi que de la charcuterie locale (chorizo,
sobresada, ...).
Le lendemain, nous reprenons la
route et décidons d'aller visiter Peniscola et son château. Nous arrivons à
Peniscola dans la matinée. Bien sûr, il y a de nombreuses interdictions de
stationner pour les camping-cars. Nous trouvons un parking près du centre
historique ne présentant pas de panneaux d'interdiction.
Une ruelle de la vieille ville |
Un p'tit air de Grèce |
Nous nous dirigeons vers la
vieille ville, à pied, et entamons la visite de celle-ci. Nous tombons tout de
suite sous le charme de cette vieille ville. Une fois que les portes sont
franchies, nous nous retrouvons dans un dédale de ruelles, encadrées de maisons
aux murs blancs, aux tours de fenêtres peints et aux balcons garnies de
carreaux de céramique. De plus, il fait un grand soleil et le ciel bleu, un
temps idéal pour visiter et faire des photos. Nous avons l'impression d'être en
Grèce tant le blanc des maisons et le bleu du ciel contraste.
La cour intérieure et le palais pontifical |
Vue de la cour intérieure |
Nous finissons par arriver devant
la porte du château. Ce château a hébergé le pape Lune, soit Benoît XIII
(antipape). Ce pape, s'est enfui d'Avignon pour se réfugier à Peniscola,. Il fût
déchu mais refusa d'abdiquer. Il mourut d'ailleurs à Peniscola. Le château,
avant d'être résidence papale était une commanderie des Templiers, bâtisseurs
de ce dernier. Se promener dans ce lieu, est pour nous très bizarre car cela
faisait un moment que nous n'avions pas visiter de château (après les sites de
la Grèce antique, cela fait bizarre de déambuler au milieu de pierres qui sont
encore en place !!!).
A la fin de la visite, nous nous
rendons vers un camper park situé en périphérie de la ville. A peine arrivés,
nous sommes plus ou moins agressé par un des camping-caristes déjà installé. Je
me rends à la réception pour savoir si il y a de la place et de l'électricité.
Pas de problème pour la place, mais le propriétaire me signale qu'il n'a plus
de bornes de libre pour l'électricité. Il y a une machine à laver, parfait,
nous avons du linge à laver, puis il y a du WIFI, parfait, nous en avons besoin
mais, nous avons des enfants et là, problème pour le propriétaire. Il me
demande leurs âges et me répond qu'ils sont trop jeunes et de ce fait, nous ne
pouvons pas rester. Effectivement, en ressortant de la réception, nous
comprenons qu'en fait, nous ne sommes pas sur une aire de CC mais dans une
maison de retraite !!! Après avoir visité le vieux royaume d'Espagne le matin,
en début d'après midi, nous faisons connaissance avec le royaume de vieux
d'Espagne.
Nous finissons par trouver un
autre camper park et décidons malgré le prix d'y passer la nuit. En fin d'après
midi, nous faisons une ballade sur le front de mer, non loin du camper park.
En nous levant, nous constatons
que notre bouteille de gaz est vide. Heureusement, nous avons une deuxième
bouteille.
Nous avons repéré une aire
gratuite à Simat de la Valldigna, mais avant d'y arriver nous voulons nous arrêter
à Onda. Nous y arrivons en fin de matinée et nous nous posons sur un parking
pour manger. Nous sommes un peu éloignés du centre historique et les environs
ne nous donnent pas envie de laisser Antipode seul sur un parking. Nous
décidons de continuer notre route et roulons jusqu'à Simat de la Valldigna.
En cours de route, nous nous
arrêtons dans des stations services pour essayer de nous ravitailler en gaz,
mais impossibilité de repartir avec une bouteille pleine. C'est comme en
France, il faut une bouteille vide pour avoir une pleine, avec toutefois, une
différence de taille. Vous ne pouvez pas acheter de bouteille de gaz si vous ne
ramenez pas une bouteille vide. A chaque station, nous repartons bredouille et
décidons de remettre la bataille du gaz au lendemain.
En arrivant sur l'aire, nous
constatons que de nombreux camping-cars "étrangers" occupent le site
de façon anomique. Nous trouvons une place et nous nous installons. En fin
d'après midi, nous faisons un tour dans le village accompagnés d'une douceur,
due à la présence du soleil et au rallongement des jours.
Le lendemain, notre mission (si
vous l'acceptez etc., ..... nous on l'accepte car on n'a pas le choix), est de
mener à bien la bataille du gaz. Nous nous rendons d'abord à Tavernes, distante
de 7kms car nous avons repéré sur internet un point de vente Repsol (le Total
local, qui d'ailleurs fait partie du groupe Total). En arrivant en ville, nous
découvrons qu'il n'y a plus de point de vente Repsol !!! Nous nous renseignons
auprès d'une station Repsol. Le pompiste nous dit qu'il faut aller à Gandia
pour acheter une bouteille et faire un contrat de location de bouteille (la
consigne comme on dirait en France), mais avant, il faut téléphoner à cette
agence pour savoir si ils ont une bouteille de disponible. Cinq minutes plus
tard, me voilà au téléphone en train de raconter ma vie en espagnol avec la
petite dame de l'agence qui nous invite à passer pour établir le contrat et
récupérer la dite bouteille. Nous reprenons la route et arrivons bientôt à
destination (en la calle valencia, al lado de la estacion de tren - j'ai pas
fait deux ans d'espagnol en Nouvelle Calédonie pour rien !!!). Nous nous garons
en face de l'agence, sur un emplacement réservé aux livraisons, et je descends
établir le contrat et récupérer la sainte bouteille. Au moment de payer, la
p'tite dame me dit qu'elle n'accepte que les cartes espagnoles. La bataille du
gaz n'est pas terminée, il nous faut maintenant trouver "un banco"
pour retirer de l'argent. Au coin de la rue, il y a un distributeur, course
vers celui-ci, retrait puis enfin paiement du précieux combustible et rangement
dans la soute à gaz d'Antipode, retrait stratégique vers Simat et profiter
d'une démobilisation méritée. Fin de la guerre, nous avons vaincu. Ah oui !!!
Ce n'est pas fini, il faut un détendeur spécial (que nous avons) et un
adaptateur (que nous avons aussi) pour installer la bouteille. Au lieu de
tergiverser sur la longueur de la saucisse de porc, les députés européens
devraient faire quelque chose pour harmoniser la vente, la distribution et les
systèmes d'alimentation du gaz !!!
Chapelle perdue dans les orangers |
L'après midi, nous partons
visiter le monastère de Santa Maria de la Valldigna situé dans la ville de
Simat de la Valldigma, à 3 minutes à pied de l'aire. Mais avant de visiter
celui-ci nous faisons un tour dans la campagne environnante. Nous nous rendons
à la chapelle de Xara (une ancienne mosquée reconvertie). Elle est située à
quelques centaines de mètres du village et surtout, elle est entourée
d'orangers ployant sous leurs fruits. Nous poursuivons notre chemin vers une
fontaine puis nous nous rendons au monastère.
Le cloitre |
Ce monastère date du XIVème
siècle et a beaucoup été remodelé depuis, surtout après les tremblements de
terre de 1396 et de 1644. Le monastère, cistercien, a été abandonné par les
moines en 1835. Classé monument historique en 1970, il a depuis subi des
restaurations.
Le baroque dans sa splendeur |
L'intérieur de l'église présente
des superbes plafonds peints ainsi que les clochers valenciens. Le reste du
site est en cours de restauration permanent. Ces restaurations nous permettent
de déambuler dans le cloître, d'apprécier la beauté austère et froide de la salle
capitulaire, de nous promener dans les jardins du monastère, de visiter les
cuisines et le réfectoire et enfin de nous rendre dans le palais de l'Abbé,
bâtiment contigu au monastère.
Passé et présent |
Le soleil couchant nous laisse
encore une fois admirer ces vestiges d'un passé où un des pères supérieurs de
ce monastère fût un Borgia.
Encore de la couleur avec les fraises d'Espagne |
Demain, nous reprendrons la route
pour le sud.
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