Mais avant de quitter l'Autriche, nous passons notre dernière soirée chez un vigneron de la région du Burgenland, non loin de la frontière avec la Hongrie.
Dégustation de vins Autrichiens, pas mauvais du tout !! |
Posés à Podersdorf, nous assistons
le soir même à une fête organisée par les vignerons du coin afin de faire
découvrir leur production de rouge, rosé ou blanc, sec, brut, demi-sec ou bien
encore frizzante comme ils disent (effervescents).
Nous dégustons quelques verres de
ce breuvage local accompagnés de musiciens locaux reprenant les standards
locaux, ambiance bal musette tyrolien assuré !!!
Le lendemain, nous franchissons
une nouvelle frontière et arrivons en Hongrie par les petites routes.
Nous finissons par arriver à
Györ. Nous nous dirigeons vers le camping. Bien que le camping ne soit qu'à 4
kms de la ville, nous avons l'impression d'arriver dans un camping à la ferme.
Pas d'emplacements délimités, des installations vétustes mais les sanitaires
sont propres et corrects. De plus, il y a tous les services pour les CC.
Nous nous posons, nous nous
branchons puis comme il est tôt, nous décidons de faire un tour en ville. Nous
sortons du camping, puis nous trouvons un arrêt de bus. Nous demandons à un
autochtone si le bus va bien en ville. Notre hongrois se résume en un mot =>
centrum, son anglais se résume à un seul mot => yes, puis il commence à nous
donner des explications en hongrois qui nous laisse perplexe et sans voix et
mettons fin à cette conversation par un "thank you". De racine
finno-ougrienne, la langue hongroise ne se rapproche d'aucunes autres langues
(si ce n'est le finnois) et donc, il est impossible de se raccrocher à quelques
mots pour comprendre le sens de la phrase prononcée ou pour déchiffrer ce qui
est écrit !!!
Mais il paraît qu'avec le globish
(global english) ou le franglish (français english), on peut se faire
comprendre partout dans le monde, recette que nous appliquons partout dans le
monde. Ayant été "colonisés" par les autrichiens, les hongrois
continuent aussi à utiliser l'allemand. Nous commençons souvent nos demandes en anglais et les finissons par
un danke, nein, ou encore par un auf wiedersehen !!! A force de voyager, nous
finissons par mélanger les langues et nous nous faisons de mieux en mieux comprendre
!!! Contrairement à ce qu'on peut croire, l'anglais n'est pas parlé par tout le
monde !!!
Nous voilà dans le bus pour le
centrum. Afin d'être sûr, en montant dans le bus, Stéphanie demande au
chauffeur si le bus va bien au centre ville. Celui-ci acquiesce et nous
prévient même lorsque nous sommes arrivés à bon port, nous invitant à
descendre. Nos premiers contacts avec les sujets de l'ancien Empire
Austro-hongrois nous laisse présager que ces gens sont fort sympathiques et
accueillants.
Dans le centre-ville |
Descendus au centre ville, nous
commençons à arpenter les rues de Györ (prononcer "guieur" - on a
progressé dans notre hongrois depuis notre arrivée à Györ !!!).
Nous sommes tout de suite sous le
charme de cette ville. Les rues sont bordées de bâtiments au charme désuet, du
19ème siècle. Les façades, baroques pour certaines, sont autant de raison de
regarder en l'air.
L’intérieur de l'église Saint Stéphane |
Nous faisons un tour du centre
ville puis nous nous enfonçons dans les rues adjacentes. Ainsi, nous entrons
dans une église, au nom imprononçable (Templom Szent Istvan - Saint
Stéphane/Etienne) et découvrons une église de style baroque avec ors et stucs à
profusion.
Puis, nos pas nous amènent sur la
grande place de la ville. De forme carrée, elle est encadrée par un ensemble de
bâtiments tous plus splendides les uns que les autres.
Tout aussi baroque que la première |
Sur cette place, se trouve aussi
l'église des jésuites, un petit bijou baroque, encore une fois. Nous lui
rendons visite puis nous nous attablons pour déguster une glace.
Petite pause rafraichissement |
Sur la place, se déroule des
animations organisées par le Rotary de Györ. Sur une estrade, un orchestre joue
des airs dansants tandis qu'un écran géant nous passe un film sur la prévention
routière (une simulation d'accident plus vraie que nature avec sang, blessés et
morts tous faux bien sûr).
Rosé, saucisses du coin |
Avant de rentrer, nous effectuons
quelques courses pour faire un BBQ, puis nous reprenons le bus en direction du
"kemping". Le soir venu, nous faisons griller nos saucisses puis nous
effectuons une partie de foot - les filles contre les garçons. Nous avons
gagné, elles ont perdu !!! Baptiste ponctue la soirée en scandant : nous sommes
les meilleurs.
Le lendemain, nous reprenons la
route et nous nous dirigeons vers Budapest.
Le temps a changé. Une dépression
vient d'arriver sur l'Europe centrale. La température chute, nous perdons
rapidement des degrés puis la pluie fait son apparition. Elle sera notre
compagne de route entre Györ et Budapest.
Nous prenons les chemins de
traverse pour éviter les routes à vignette. Il faut une vignette électronique
(matrica) pour emprunter certaines routes et autoroutes qui vont à Budapest.
Nous en profitons pour traverser des villages au charme d'antan.
Enfin, en fin de matinée, nous
sentons que nous approchons de la grande ville. La circulation se fait plus
dense (moins dense que la pluie toutefois), les panneaux publicitaires se font
plus gros et plus nombreux.
Nous voici arrivés à destination,
Budapest, capitale de la Hongrie et de la dépression météo qui s'est abattue
sur l'Europe centrale!!! Budapest s'est muée en "Budapluie".
Nous arrivons au camping, à
quelques kilomètres du centre ville. De prime abord, le camping ne ressemble
pas à un camping mais à un terrain vague squatté !!! Il n'est pas grand, les
emplacements ne sont pas délimités et comme il pleut c'est un bourbier. Nous
sommes placés le long de la clôture sur un endroit non inondé. Il faut tirer un
câble et mettre la rallonge électrique pour atteindre la prise et ainsi accéder
à la fée électricité.
Pour aller aux toilettes, il faut
avoir des bottes et surtout ne pas tomber au risque de se retrouver embourber,
pris au piège par une boue noire et collante !!!
Après le repas, et comme il
repleut de plus belle, j'essaie de refermer le turbovent, notre ventilateur qui
est au-dessus de la cuisine. Le bouton de fermeture tourne dans le vide. Plus
moyen de fermer et l'eau commence à goutter à l'intérieur d'Antipode.
On va tous mourir !! |
Que faire ? Essayer de refermer
et d'attendre lundi pour aller chez un réparateur de CC ou bien agir en
démontant le turbovent. Comme la pluie redouble, nous ne pouvons attendre
lundi. Outils en main, je démonte le bestiau, lui retourne les tripes et trouve
la panne. La courroie qui sert à ouvrir et à fermer le lanterneau à décider de
partir en voyage sans nous prévenir (ce n'est pas sympa, elle aurait pu attendre
qu'il fasse beau). Après un bref combat pour l'obliger à réintégrer son
emplacement, quelques essais, c'est déjà l'heure de recoudre la bête en
remettant les vis qui le tient en place. Etre CCiste, c'est être bricoleur
aussi !!! (c'est le dicton du jour). Il faut bien le reconnaître, dans ce
combat des titans, j'ai été soutenu moralement par Baptiste. Sans lui et ses
encouragements, je n'y serais pas arrivé. Ce combat fut mené sous les
encouragements de Baptiste : on est foutu, on va mourir !!! Le CC est foutu, on
va être obligé de rentrer !!! Nous reconnaissons tout le côté théâtral de
Baptiste !!!
Après ce combat de l'Homme contre
la machine, nous décidons de tenter un autre duel, contre les éléments cette
fois-ci.
Puisque Dame Nature en veut à
l'Europe centrale entière, nous allons lui montrer notre désaccord en sortant
nous promener.
Mais, on ne peut pas gagner
toutes les fois. Au bout de 10 minutes, nous rentrons trempés. Il faut savoir
rester humble et nous nous inclinons face à la fureur de Dame Nature. Ce n'est
pas de la mécanique !!!
Nous passons le restant de
l'après midi enfermés dans Antipode, frappé par les rafales de pluie, comme si
Dame Nature voulait nous punir de notre conduite inconsidérée !!!
La nuit, il ne pleut plus. La
pluie fait son retour dès notre réveil. Toutefois, la pluie est moins mauvaise
que la vieille, ce qui nous laisse espérer une accalmie dans la journée (en
fait, c'est le sieur WIFI par le biais du téléphone qui nous l'a dit mais chut
nous préférons à nous croire un peu chaman !!!).
Nous sommes enfin arrivés jusqu'au métro |
Nous tentons une sortie et ainsi
armés de nos parapluies, de nos coupe-vents et nos polaires, nous prenons le
métro pour nous rendre au centre ville. D'entrée, nous sommes saisis par la
vétusté de celui-ci. Nous avons l'impression d'avoir fait un bond en arrière,
que l'Armée Rouge est encore présente dans les rues !!!
Nous arrivons au centre ville.
Nous allons au tourist information pour acheter deux passes "Budapest Card
72h". Comme la veille, nous n'avions rien d'autre à faire que fouiller
internet pour avoir des infos sur Budapest, nous avions vu que la possession de
ces cartes permettait d'avoir des entrées gratuites dans des musées, une entrée
gratuite aux thermes, plein d'autres choses mais surtout la gratuité des moyens
de transport (bus, tram, métro,...). Avec cette carte, pour tout enfant de
moins de 14 ans accompagnant l'adulte, la gratuité lui est acquise d'office.
C'est donc en possession de ces
deux sésames que nous partons à l'assaut de" Budapluie". Nous
commençons à arpenter les rues commerciales ("fashion street"). Bien rares
sont les sont les promeneurs que nous rencontrons.
Place à Buda |
Nous passons le pont à chaînes et
nous nous rendons à Buda pour visiter le château et la vieille ville. Comme la
pluie se fait moins drue, nous montons à pied jusqu'au château. Arrivés en
haut, un peu plus de touristes mais ce n'est pas foule.
Le parlement |
Nous faisons le musée du château
puis nous nous promenons aux alentours du château. De celui-ci, nous avons un
superbe panorama (pluvieux) sur la ville de Pest et le parlement.
Nous continuons notre promenade
puis nous déjeunons dans un restau local (un truc pour touristes mais pas trop
quand même). Nous faisons la connaissance de vacanciers taïwanais qui font un
petit tour d'Europe (Hongrie, Slovénie et Croatie).
L'église Matthias |
Sur le parvis de l'église avec nos fidèles compagnons les parapluies |
Notre ballade digestive nous
entraîne vers l'église Matthias qui domine la ville et le Danube. Nous en
faisons le tour puis nous nous dirigeons vers le musée militaire, au grand
désespoir de Florine.
Petite place dans Buda |
C'est en allant vers ce musée que
nous risquons le plus d'attraper un torticolis tant nous sommes obligés de
lever et de tourner la tête vers le haut pour admirer les ensembles
architecturaux qui se dévoilent au fur et à mesure de notre avancée vers la
rétro de la boucherie de la grande guerre.
Dans les tranchées |
Nous pénétrons dans le musée,
certainement une ancienne caserne. La visite commence donc par une
rétrospective de la guerre de 14-18. Cela fait drôle de savoir que nous étions
l'Ennemi car d'habitude, ce sont eux l'Ennemi !!! Très bien fait, sans tomber
dans l'émotionnel et le compassionnel, cette expo nous offre une réalité sur ce
qui fut leur guerre de 14-18.
A l'heure de l'Empire |
Les autres étages du musée sont
consacrés à la guerre d'indépendance de 1848 (un échec) et les guerres au cours
des siècles précédents. Ces étages nous offrent des objets inhabituels pour
nous (uniformes de gala de dragons et de hussards).
Au stand de tir |
Le rez-de-chaussée est consacré
au printemps de 1956, de la répression soviétique et enfin de l'époque récente.
Toujours bien fait, il est même possible "d'essayer" un PPSH modèle
41 ou bien d'autres armes des "libérateurs" de 1944-45. Il y a même
un cockpit de MIG21 !!! Ce musée est très réaliste puisqu'il aborde aussi les
années Horthy (et les croix de fer). Ce personnage, à la manière d'Hitler a
incarné à un moment, un renouveau patriotique, de manière à effacer Trianon (nom
donné par les hongrois au traité de Versailles).
Nous quittons le musée,
retraversons la vieille ville et le château pour nous retourner sur l'autre
rive, à Pest.
Si les avions volent, les nuages devraient partir ! |
La pluie a cessé, et nous pouvons
admirer les avions qui slaloment au milieu du Danube. En effet, nous sommes le
WE où se déroule une étape de "l'Air Race - Red Bull". Les avions
passent au dessus de nous avant de plonger vers le fleuve et de slalomer entre
des plots gonflables; Si les avions volent, c'est bon signe !!!
En fin d'après-midi, nous
finissons notre promenade par un petit tour en métro qui nous dépose non loin
de notre lieu de villégiature.
Il paraît que le lendemain, nous
pourrons enlever la polaire, le coupe-vent et surtout les parapluies. La
dépression est passée, nous apercevons même un peu de ciel bleu, demain il va
faire beau car nous aimerions aller aux thermes.
Ce premier aperçu de la capitale
hongroise nous incite à prolonger notre séjour afin de mieux découvrir cette ville
(ces villes Buda et Pest !!!).
C'est sans pluie que nous nous
endormons après avoir planifié notre journée du lendemain - en version beau
temps !!!
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