mardi 19 juillet 2016

Autriche - Des Alpes à l'Empire



Avec Passau, nous sommes au bout de l'Allemagne, à l'orée d'un nouveau pays.

Nouveau pays, pas tant que ça puisque notre prochain pays est un pays que nous connaissons pour y avoir passé des vacances à plusieurs reprises.

Quelques tours de roues et nous voici en Autriche, mais dans une partie de l'Autriche que nous ne connaissons pas. Nous avons déjà traîné nos chaussures de randonnée dans le Tyrol et du côté de la ville natale de Mozart, mais nous ne sommes jamais aussi loin dans l'exploration de ce pays (faute de temps).

C'est donc loin du Tyrol, de ses chalets fleuris et ses hauts sommets que nous abordons ce pays.

Depuis quelques temps, nous suivons le Danube, fleuve que nous quitterons parfois, chacun faisant sa route vers la Mer Noire.

Nous avons décidé de nous arrêter à Linz pour visiter cette ville. Le parking repéré sur le GPS, nous nous dirigeons vers ce lieu de villégiature de notre soirée. Nous traversons la ville et arrivons sur le dit parking. De nombreux panneaux nous informent qu'il est interdit de se garer sur ce parking à compter de 12h00 et ce jusqu'à 1h00 du matin. Ce parking sert de fan zone pour la coupe d'Europe de foot, et ce soir-là, c'est la finale !!! Nous faisons demi-tour et nous nous rabattons sur un autre endroit préalablement repéré.

Il s'agit d'un parking au pied d'un château en ruines, non loin du Danube. Comme il fait très chaud, vraiment très chaud, nous manœuvrons pour enfin nous poser à l'ombre d'un chêne majestueux qui devrait nous protéger du soleil pour la durée de notre séjour.

Un peu de fraîcheur au bord du Danube
Après la sieste, nous faisons une petite promenade qui nous conduit à la rive du Danube. A l'ombre, nous nous asseyons et contemplons ce fleuve que nous connaissons mal, voire pas du tout. Le Danube est large avec un fort courant. Il est impressionnant par la puissance qu'y émane de lui.

Nous rentrons, les enfants jouent sur le parking et il est déjà l'heure de rentrer s'enfermer car les moustiques, bien que nous soyons loin du fleuve, sont du genre agressifs. Nous nous enfermons dans notre fournaise et tirons toutes les moustiquaires pour éviter une invasion de p'tites bêtes volantes en toutes genres.

Le lendemain, le temps est toujours au beau fixe, légèrement plus chaud même.

La décision est prise, nous allons rouler en direction de la montagne car il est prévu de faire moins chaud en altitude. Nous démarrons, passons non loin de Mauthausen, lieu de la barbarie industrialisée nazie, et prenons la direction de l'intérieur du pays. Nous nous éloignons du fleuve et nous nous dirigeons vers les Alpes.

Nous finissons par arriver dans la montagne. La température est la même que dans la plaine. Toutefois, en montant, la température commence à descendre. Nous perdons 2°C, passons ainsi de 28°C en plaine à 26°C à la montagne.

Vordernberg, au frais
Nous nous posons à Vordernberg, sympathique petit village de montagne niché au fond d'une vallée. Ce village a un passé minier et industriel, traces qu'on peut voir en visitant le village. Situé à 820m d'altitude, l'air est quand même plus respirable qu'en plaine.

La place du village
L'après-midi, nous nous reposons et faisons ensuite un tour du village. Nous en profitons pour acheter quelques produits locaux pour être encore mieux en communion avec les habitants du cru. Dans l'après-midi, nous avons même droit à une averse, ce qui fait encore perdre quelques degrés au thermomètre.

Pause lecture avant une partie de foot franco-belge
Après le repas du soir, les enfants vont jouer dans le "spielplatz", aire de jeux communale pour enfants. Ils sont rejoints par les enfants du CC voisin, des belges germanophones. Rapidement une partie de foot s'improvise, les filles contre les garçons. D'un côté, nous trouvons Florine et sa nouvelle camarade belge, de l'autre, Baptiste et les deux garçons. Malgré l'infériorité numérique, les filles l'emportent. Cette partie de foot s'est déroulée sans paroles toutes les échanges se sont faits par gestes.

La partie de foot terminée, les enfants, toujours sans paroles, continuent de jouer jusqu'à la tombée de la nuit.

Le lendemain, après un au revoir à nos voisins belges, nous nous mettons en direction de l'ex-capitale de l'Empire, Wien.

Ex-capitale de l'Empire Austro-hongrois, mais maintenant capitale de la république d'Autriche, Wien sera notre lieu de séjour pour deux jours. Nous descendons des montagnes pour nous lancer à l'assaut de cette ville mythique, au passé pas si lointain que ça (le dernier empereur a quitté Wien en 1918 !!!).

Nous arrivons sur l'aire située à quelques stations de métro du centre. L'aire est grande puisqu'elle peut accueillir jusqu'à 160 CC. Sur l'aire, se trouve aussi l'ensemble des services qu'un CCiste peut attendre d'une aire. Il y a même plus, puisqu'il y a aussi un bloc sanitaires avec WC et douches !!! De plus, le prix comprend le WIFI, un paradis pour CCiste !!!

A peine arrivés, nous nous branchons, déjeunons et prenons la direction de la ville. Nous empruntons le métro pour nous rendre au centre. Après un changement de ligne et une 1/2 heure de trajet, nous sommes au centre de la capitale de la république d'Autriche.

Qui dit capitale dit foule, qui dit Wien dit touriste. Il y en a de partout, de toutes langues. En plus des touristes, il y a aussi des rabatteurs en livrée qui, à peine sorti du métro, vous interpellent pour vous vendre une place à un concert de musique classique mixant Mozart, Haydn, Beethoven où je ne sais encore quel compositeur de musique classique. Un rapide "nein, danke" suffit pour vous débarrasser de l'importun.

Nous tournons un peu autour de la cathédrale pour nous situer sur le plan en notre possession, puis nous nous enfonçons dans les rues.

Nous nous attendions à trouver la même atmosphère que celle d'Innsbruck ou bien celle de Salzburg mais nous déchantons rapidement. L'ambiance de Wien n'a rien à voir avec celle des autres villes autrichiennes que nous avions fait auparavant.

Un immense centre commercial
Le centre, malgré ses immeubles datant d'une autre époque et remarquables pour certains, n'est qu'une immense zone commerciale défigurant le côté ancien du centre.

Le palais d'Hofburg

Le même, côté jardins
Nous nous éloignons un peu de cette zone touristico-commerciale. Nous finissons par arriver vers le Hofburg, immense palais, lieu de villégiature des empereurs (avant Schönbrunn).

Le palais ne se visite pas mais de nombreuses ailes abritent des musées tournés vers l'art. Nous traversons les jardins du palais. Les enfants profitent de l'arrosage automatique pour se rafraîchir un peu car il fait encore très chaud.

L'imposante Marie Thérèse
Nous continuons notre balade en nous dirigeant vers la Maria-Théresien Platz, où trône une immense statue de la Grande Impératrice Marie-Thérèse.

Le parlement gardé par Athéna
Puis, nous passons devant l'hôtel de ville pour enfin admirer le parlement autrichien. Devant le parlement, trône une grande statue d'Athéna, déesse de la sagesse, devant inspirer les parlementaires (une idée pour les parlementaires français !!!).

Nous visitons l'église Votiv, passons près de l'ancienne bourse et nichée au fond d'une rue, nous tombons sur une petite église surprenante.

Eglise Maria am Gestade
De taille modeste, d'architecture quelconque, cette petite église renferme les reliques du saint patron de la ville de Wien. L'église Maria am Gestade (Marie du Rivage) est l'un des premiers édifices de la cité médiévale et surtout la plus ancienne église mariale de Wien. Mais c'est sous le siècle de l'Empereur Joseph, que commence l'histoire de Clément Marie Hofbauer (Klémens Maria Hofbauer). Ce prêtre, qui se destinait au métier de boulanger, après une fuite en Pologne revint à Wien. Ses sermons fascinèrent les viennois. Il s'occupa des pauvres en les soignant et les nourrissant. Décédé en 1820, il est canonisé en 1909 puis nommé saint patron de la ville de Wien (sous le règne de François-Jospeh) en 1914.

Nous terminons notre tour de la ville lorsque l'orage éclate. Nous prenons le métro et nous  nous enfermons dans Antipode car il pleut beaucoup. En début de soirée, nous faisons connaissance d'un couple de français (avec deux enfants) qui viennent d'arriver.

Nous nous endormons rapidement car demain, nous avons rendez-vous avec l'Empire.

Aussitôt levés, nous déjeunons, puis nous allons prendre le métro en direction du château impérial de Schönbrunn, résidence des dirigeants de l'Empire.

On passe le temps en prenant des photos
Billets en main, nous devons attendre notre heure pour pouvoir entrer dans le château et déambuler dans les 40 pièces qui se visitent.

Après une heure d'attente et munis de nos audio-guides en französich, nous commençons notre visite des appartements impériaux. C'est l'occasion de faire plus ample connaissance avec l'avant-dernier empereur Fançois-Joseph et de son ancêtre la Grande Marie-Thérèse et de son époux François 1er de Lorraine (empereur du Saint Empire Germanique).

Le château de Schönbrunn doit sa réalisation à la volonté de Marie-Thérèse, qui pour marquer son règne, décida de se faire construire un château à l'image de son oeuvre.

En déambulant, nous apprenons que François-Jospeh était un bourreau de travail, travaillant dès 5h du matin jusqu'à tard dans le soir. Il se levait tous les matins à 4h, priait, déjeunait puis se mettait au travail.

Dans son bureau, il aimait être entouré de portraits et de photos de sa famille, dont ceux de l'amour de sa vie, l'impératrice Elisabeth (la fameuse Sissi).

Au cours de notre voyage au sein de la vie privée de l'Empire, nous apprenons aussi que Sissi est loin, très loin d'être la Sissi de cinéma. Femme indépendante et fière, belle et intelligente a vite déserté le lit conjugal pour voyager constamment en Europe, fuyant ses responsabilités d'impératrice. D'après un document écrit de sa main, il apparaît qu'elle n'aimait pas le mariage, n'y voyant qu'un "acte absurde".

D'impératrice en impératrice, nous rencontrons la Grande Marie-Thérèse. Arrivée sur le trône après la guerre de succession, elle a fait de son pays un élément incontournable dans la diplomatie européenne. Mère de 16 enfants (11 arriveront à l'âge adulte), elle maria ses filles (souvent à contrecoeur) pour assurer un avenir à son pays par le biais d'alliances. Seule sa fille préférée Marie-Christine fit un mariage d'amour et d'intérêt. La plus célèbre de ses filles fut sans conteste celle qu'on appelait "l'Autrichienne" et qui eut la tête tranchée, Marie-Antoinette.

Alors que Sissi n'éprouvait rien pour François-Jospeh, il n'en était pas de même pour Marie-Thérèse qui à la mort de son époux écrivit une note (qui fut retrouvée à sa mort) sur laquelle elle avait fait le décompte de son amour en années, mois, semaines, jours et heures (à la mort de François de Lorraine, cela faisait plus de 29 ans qu'ils étaient mariés et qu'ils s'aimaient).

Avec ces pages d'histoire, nous finissons par oublier les décors splendides du château. Vous ne les verrez pas car il est interdit de prendre des photos dans le château.

Le Konprinzengarten
Nous continuons la visite de Schönbrunn par les extérieurs avec un tour dans le Konprinzengarten (jardin du prince héritier). Devant nous s'étale des parterres fleuris et des allées ombragées.

La gloriette

Vue à partir de la gloriette
Puis, nous traversons les jardins pour monter vers la Gloriette. Ce petit bâtiment, perché sur une colline domine le château et offre une vue imprenable sur les jardins, le château et la ville.

Nous faisons aussi un tour dans le labyrinthe avant de retraverser les jardins, d'admirer la fontaine de Neptune et enfin de sortir sous la pluie naissante.

Nous quittons l'empire pour nous retrouver dans le métro et nous diriger vers le plus grand marché de la ville. Au vu des prix, nous comprenons rapidement que ce n'est plus qu'une attraction pour touristes.

Enfin, nous rentrons sur le centre. Au hasard d'une rue, nous tombons sur le fameux café Sacher, le créateur de la fameuse Sachertorte. Nous décidons d'aller manger une part de ce délicieux gâteau et de déguster un café viennois. Après 10 minutes d'attente, une jeune fille vient nous placer puis nous commandons et dégustons une part de Sachertorte et une d'Apfelstrudel.

Après le goûter, nous rentrons au bercail. Les enfants retrouvent leurs copines françaises. C'est le moment de jouer, de se défouler, comme si la journée n'avait pas été assez intense. Nous retrouvons aussi Gaëlle et Loïc, leurs parents. Nous échangeons nos impressions sur la ville, sur ce que nous avons fait aujourd'hui et finissons bien sûr par prendre l'apéro. Ils sont en route pour la Grèce, pour les vacances scolaires mais envisagent aussi un tour d'Europe en CC sur une période plus longue.

La journée a été longue et il est temps de se séparer pour aller se reposer.

Un petit air de Nouméa ...

Le lendemain, nous quittons Wien et nos nouveaux amis (qui prennent la direction de la Croatie). Le temps a changé, le vent et la pluie ont fait tomber les températures. Ce changement de temps nous permet faire connaissance avec le fameux dicton viennois : Juillet à Wien, remets ta p'tite laine. Nous roulons en direction de la Hongrie. Nous nous arrêtons chez un vigneron pour y passer la nuit, à Podersdorf, région vinicole.

Notre aventure en Autriche prend fin. Nous aimons beaucoup ce pays mais avec une préférence pour les Alpes et ses cimes enneigées. Nous allons entrer un pays que nous ne connaissons pas du tout avec une langue qui n'a rien à voir avec la nôtre !!! Encore de grands moments de solitude en perspective !!!

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