Ce qui est bien quand on habite
en Bulgarie, c'est que la Grèce et la Turquie ne sont pas loin !!!
Et ça tombe bien, nous adorons la
Grèce et la Turquie !!!
Notre première destination de
vacances pour 2017, c'est la Grèce (que nous avions laissé en janvier 2016
suite à une panne sur notre frigo).
Après notre escapade à Pleven
pour repérer le parcours du marathon (voir l'article 2017 froid, voyages et projet), nous roulons en direction de Sofia pour y passer la nuit. Nous
connaissons un parking non loin du centre ville qui accueille les CC (contre
monnaies sonnantes et trébuchantes avec une hausse de 50% par rapport à l'année
précédente - les bulgares se sont vite convertis à l'économie de marché !!!).
Nous y retrouvons la Boutmout
Family Corp (famille d'enseignants de l'école française internationale de Varna
et accessoirement pourvoyeur de nems, fromage, saucisson, foie gras et autres
spécialités du sud ouest et de Corée !!!) pour passer la soirée ensemble avant
que chacun ne poursuivent sa route pour cette période de vacances scolaires (et
pour fuir le froid qui règne encore un peu chez nous à Varna).
Le lendemain, nous prenons la
route du sud, synonyme de soleil et d'évasion. Et le soleil est au rendez-vous
dès le passage de la frontière !!!
Nous arrivons assez rapidement à
la frontière et nous nous retrouvons sur une autoroute toute neuve qui doit
nous amener à Thessalonique. Nous sommes surpris par le péage (institution qui
n'existe pas en Bulgarie - tout comme les autoroutes dignes de ce nom !!!).
Nous voulons payer avec notre carte mais ils ne prennent pas la carte,
uniquement des espèces en euros !!! Nous comprenons assez vite que nos levas
bulgares ne nous servent à rien !!! Nous rackettons Florine car c'est la seule
qui a encore des euros dans son porte monnaie !!! Au moins, ce sera dépenser
utilement !!!
Pour pallier ce manque de
liquidités, nous nous mettons en quête d'un distributeur. Nous sortons de
l'autoroute et entamons un périple de village en village pour trouver une
source de liquide. Après plusieurs tours et détours, nous capitulons et nous
nous posons près d'un lac pour y passer la nuit. Notre quête ne reprendra que
lendemain.
Au loin, les montagnes bulgares, et le repos près du lac |
Pour aller à Thessalonique, nous
n'osons plus prendre l'autoroute, alors nous empruntons la route qui la longe.
En fin de matinée, nous arrivons au but. Notre bonne Jacqueline, la p'tite dame
qui parle dans le GPS, nous indique, comme d'habitude, une route qui nous fait
passer par le centre ville. Nous lui coupons le sifflet et reprenons les grands
axes pour atteindre notre destination, l'aire de CC de Thessalonique (c'est un
concessionnaire de CC qui a aménagé une aire sur son terrain).
L'après midi, nous décidons de
faire un tour en bus pour nous ravitailler en produit frais et en liquidités
ayant cours dans l'Union Européenne. Raclant nos fonds de poches (celles des
enfants aussi), nous réussissons à avoir quelques euros. Dans le bus, malgré
l'aide d'une autochtone, nous ne parvenons pas à faire fonctionner l'automate
qui délivre les sésames qui évitent les amendes. Finalement, nous arrivons dans
la zone commerciale, terminus du bus sans encombres, ni prunes !!!
Le ravitaillement fait (en frais
et en fraîche), nous retournons au CC, en payant le bus cette fois-ci (frauder deux
fois de suite, cela aurait été de la gourmandise).
Le lendemain, nous remontons dans
le bus pour aller visiter la ville de Thessalonique.
Thessalonique est la deuxième
ville du pays et est un important centre industriel, politique, financier et
commercial. Le centre ville historique paraît tout petit par rapport au reste
de la ville.
Église byzantine transformée en mosquée sous l'ère ottomane |
Comme dans de nombreuses villes
grecques, les époques sont toutes représentées. En se promenant dans la ville,
il est aisé de passer devant des ouvrages datant de l'antiquité, de l'ère
romaine, byzantine ou bien encore datant de l'empire ottoman.
La tour blanche sur le front de mer |
En elle-même, Thessalonique ne
fait pas rêver. Les monuments sont encadrés de constructions de l'ère
"Grèce Moderne", ce qui ne les met pas en valeur. C'est dommage car
il y a pas mal de monuments à voir (la tour blanche, églises byzantines et
orthodoxes, ...). Mais la Grèce sans ces tags revendicateurs n'est pas la
Grèce. Ils ornent les murs, rappelant certaines vérités.
Ruines byzantines en centre ville |
La Grèce moderne, une certaine vérité |
Enfin, Thessalonique n'est qu'une
étape de nos vacances en Grèce. Nous y repasserons au retour, le temps d'une
nuit avant de rentrer au bercail bulgare.
Après une bonne nuit réparatrice,
bercés par le ronronnement des avions qui décollent ou qui atterrissent, nous
arrivons à sortir de Thessalonique sans nous tromper d'autoroutes ou de routes
(nous ne sommes plus habitués à avoir plusieurs routes en bon état !!!).
Nous roulons dans la plaine
macédonienne, qui n'a pas d'intérêt, des champs, des pâtures et des usines !!!
Nous roulons jusqu'à Dion, au
pied du massif de l'Olympe que nous avons aperçu depuis l'autoroute.
L'Olympe, siège des dieux |
Pourquoi Dion ? Pour y voir
Céline bien sûr !!! (vanne pourrie qui n'a pas fait sourire les enfants -
problème de référence culturelle certainement !!!).
Pas de Céline, mais du Philippe
et de l'Alexandre, le père et le fils. Dion était la ville de Philippe II de
Macédoine, géniteur du Grand Alexandre.
Dion, au pied de l'Olympe |
Dion se situe au pied de
l'Olympe. C'était un centre religieux macédonien important datant de 2500 ans
av. JC. Les rois macédoniens y donnaient de grandes fêtes et des festivals.
C'est sur ce site qu'Alexandre le Grand sacrifia de nombreux bœufs avant de
commencer sa conquête (Hécatombe sur l'autel de Zeus Olympien). C'est aussi sur
ce site, dans le théâtre que Philippe II de Macédoine fut assassiné.
Mais il y a aussi d'autres choses
à voir dans l'ancienne ville de Dion. Il y a beaucoup de temples dédiés aux
dieux de l'Olympe, dont celui de Zeus Olympien ou bien encore ceux dédiés à
Déméter, Isis, Anubis ou Aphrodite.
Temple de Zeus Olympien |
Autel de l'Hécatombe |
En plus des temples et du
théâtre, il y aussi des vestiges de maisons, avec leurs mosaïques au sol ou
bien les thermes datant du 2ème siècle ap. JC.
Les Thermes |
Mosaïque, pas la plus belle mais une de celles qu'on peut photographier |
Le quartier résidentiel de Dion |
Le mur des boucliers |
Nous passons l'après midi sur le
site, concluant notre découverte de Dion avec le musée situé en centre ville.
Outre les statues de l'époque grecques et de l'époque romaine, nous découvrons
une immense mosaïque qui se trouvait dans la maison dite de
"Dionysos". Le musée renferme aussi des pièces de monnaie et un
instrument de musique unique au monde, l'hydravlis. (sorte d'orgue
hydraulique).
Dans le musée, les statues veillent et les touristes matent !!! |
En fin de journée, nous trouvons
le seul restaurant ouvert et nous y allons car Florine veut absolument manger une
pita (c'est son rituel lorsque nous sommes en Grèce). Nous nous posons dans une
rue de la nouvelle ville pour y passer la nuit. Demain, c'est la traversée du
massif de l'Olympe.
Fin de journée à Dion |
Nous quittons Dion pour nous
diriger vers le but véritable des vacances, les Météores.
La route serpente dans le massif
et fait remonter l'estomac de Florine qui ne tarde pas à rendre son déjeuner.
En fin d'après midi, nous arrivons
enfin aux Météores. Nous allons y passer quelques jours car ce lieu y mérite
plusieurs heures de présence.
On est bientôt arrivés aux Météores !!! |
Les Météores (Météora) est un
site unique de par son paysage géologique exceptionnel et ses prouesses
architecturales avec ses monastères et édifices religieux perchés ou creusés
dans ces pics de roche.
Nous garons Antipode au pied du
plus grand monastère. Nous allons le visiter avant la fermeture. Il nous faut
d'abord descendre puis monter des tas de marches d'escaliers pour atteindre la
porte d'entrée du monastère.
Opulence et sérénité |
Cette petite séance de sport
(montée, descente) est vite oubliée lorsque nous franchissons les portes
d'accès pour pénétrer dans le saint des saint, le monastère. Si la Grèce nous
paraît toujours pauvre, l'église orthodoxe grecque est toujours aussi riche.
Les seuls bâtiments entretenus en Grèce continuent à être les églises,
monastères et autres édifices religieux. La misère quotidienne des habitants
est toujours contrastée par l'opulence de cette église orthodoxe omniprésente
dans les strates de la société et de la vie des grecs.
Les derniers rayons lèchent les monastères |
Ces monastères, bien entretenus,
reçoivent une foule de touristes quotidiennement. Les monastères sont fermés à
tour de rôle afin de ne pas gêner les résidents permanents dans leur quête de
spiritualité, plus près de Dieu pour le trouver !!!
Petit à petit, l'obscurité va prendre la place de la lumière |
Matin tranquille, clarté maximale |
Tranquillité |
Bien accroché ??? |
Après avoir dormis sur le parking
en face du monastère, nous reprenons la route pour visiter d'autres monastères.
Celui que nous voulons faire est fermé. Nous descendons alors dans la vallée et
nous allons au camping du village de Météora. Avant de se poser, nous passons
par le marché local car c'est jour de marché. Nous en
profitons pour faire le plein d'origan, plante qui accompagne si bien la
fameuse salade grecque (les pizzas aussi mais comme je suis gluten free - pas
par choix - je n'en mange plus) et
conviendra très bien à la Chopska Salat (la version bulgare de la salade
grecque).
Vu de la vallée, du village de Météora |
Le reste de la journée est
utilement mise à profit pour nettoyer l'extérieur d'Antipode.
Le lendemain, de bonne heure et
par beau temps, nous décidons de partir en randonnée. Nous avons décidé de
suivre des chemins serpentant entre les blocs de roche pour atteindre un
monastère et le visiter. Comme c'est symbolique, partir de la terre pour aller
vers le ciel, du bas vers le haut, une élévation spirituelle en quelque sorte
(bon sang nous voilà aussi "contaminés" par l'ambiance religieuse du
site !!!).
En route vers le Bon Dieu !!! |
Sacs à dos à poste, pique nique
dans les sacs et GPS pour trouver le chemin du Bon Dieu, nous partons vers
l'élévation.
Nous peinons à sortir du village,
les voies du Seigneur ne sont pas simples et surtout mal balisées. Nous
arrivons en haut d'un pic et découvrons une petite chapelle taillée dans la
roche. Nous poussons la porte et entrons dans un lieu qui appelle tout de même
à une certaine spiritualité, minimalisme et sérénité.
Faut en vouloir pour trouver le chemin !!! |
Nous avons atteint le Seigneur !!! |
Nous redescendons et continuons
notre route vers le Seigneur monastère convoité. Nous y arrivons en
début d'après midi après moult détours pour trouver notre voie. Qui dit samedi ensoleillé,
dit touriste avides de coups de soleil. Nous visitons le monastère puis
redescendons vers la terre (cet incessant va-et-vient entre le haut et la bas,
une certaine forme de connaissance de soi - me v'la philosophe hermétiste !!!).
Y a encore du chemin pour s'élever !!! |
On n'ira pas voir celui-là, car y a pas de chemin |
Le dimanche, c'est jour de mariage
à Bamako, comme le dit la chanson. Nous ne sommes pas à Bamako mais à Météora
et comme partout en Grèce, le dimanche c'est jour de fermeture générale. Alors
nous faisons comme les habitants, nous fermons aussi pour la journée. Nous ne
faisons rien et programmons la suite de nos vacances en Grèce. Nous ne faisons
pas vraiment rien, si ce n'est que nous jouons beaucoup au badminton avec les
enfants, un vrai Rolland Garros du badminton. Nous surveillons aussi les
avancées de Caroline, la tortue terrestre qui squatte les abords d'Antipode.
1er match |
2ème match |
Caroline, notre copine |
La journée se passe ainsi et il
est temps de reprendre la route. Nous repartons le lendemain pour Litochoro et
le parc naturel de l'Olympe. Nous nous posons à Litochoro. Il fait beau et
chaud. Nous en profitons pour faire une petite randonnée sur les sentiers
balisés qui partent de la ville et qui montent dans le parc naturel de
l'Olympe.
Nous décidons de rester dans
cette ville pour faire une randonnée un peu plus longue le lendemain. Nous trouvons
un parking pour nous poser. Malheureusement, nous devons partir car le
lendemain il y a marché à partir de 5h00 du matin. Comme nous ne voulons pas
être réveillés de bonne heure, nous allons trouver un autre spot pour y passer
la nuit. Nous nous installons en bord de mer, sur une plage comme nous l'avions
souvent fait lors de notre précédent périple en Grèce.
Comme au bon vieux temps, posés sur la plage |
De bonne heure, nous partons en
direction de Vergina, dernière étape de notre séjour découverte de la Macédoine
antique.
Nous arrivons à Vergina en début
d'après midi et une fois posés, nous filons découvrir l'objet de notre arrêt
dans cette ville, le tombeau de Philippe II de Macédoine. Une fois devant la
grille, nous comprenons que c'est fermé aujourd'hui, c'est jour de repos
(potchivka dèn comme on dit en bulgare) car c'est le 1er mai. Nous rentrons au
CC et décidons de passer le reste de la journée ici car l'endroit est calme et
propice à la réflexion intrinsèque afin de se trouver soi-même (on n'aurait pas
dû visiter les Métérores !!!).
C'est donc de bonne heure que
nous reprenons la direction du site classé au patrimoine mondial de l'Humanité.
Ce musée-tumulus renferme la
tombe de Philippe II et son trésor qui l'accompagne. Il y a aussi d'autres
tombes renfermant aussi de somptueux objets (Tombe du Prince, de Perséphone,
...).
Les tombes situées dans le musée
sont mises en scène, donnant l'impression d'être Indiana Jones qui vient de
découvrir quelque chose d'exceptionnel. Il faut descendre quelques marches pour
être au pied de la grande tombe. Dans cette tombe de nombreux bijoux et armes
en or ont été découverts. Sur le fronton de la tombe, pas de frise mais une
fresque représentant une scène de chasse comme souvent à cette époque. Ce qui
est le plus marquant, c'est l'état de conservation des objets et le travail des
artisans. Malheureusement, il est interdit de prendre des photos et nous
n'avons que notre mémoire pour nous remémorer notre visite.
Le musée-tumulus |
Le même sans les enfants |
A la sortie, Baptiste s'achète un
casque d'Alexandre le Grand. Sur le parking, il se prend pour le grand
conquérant et décide de partir à la conquête du monde. Coiffé de son casque,
assis dans un carton (le char d'Alexandre) et avec un sac plastique à l'effigie
du grand ancêtre (certainement Bucéphale), il refait l'histoire ou plutôt,
écrit une nouvelle page de son histoire d'aventurier des temps modernes. Au
Pays de Galles, il était Arthur le Roi, en Macédoine, il est Alexandre le Grand
du 21ème siècle. Son imagination est sans limites et nous aimons cela chez lui.
Alexandre le Grand du 21ème siècle |
De Vergina, nous rejoignons
Thessalonique, puis de là nous filons vers la Mer Noire en s'arrêtant au
monastère de Rila (cf article Bulgarie nos escapades).
Nos vacances en Grèce sont
finies. Nous adorons toujours ce pays, durement marqué par la crise, et les
gens qui l'habitent, toujours aussi accueillants. Nous ne savons pas si nous y
retournerons car nous avons encore d'autres pays limitrophes à voir (Turquie et
Roumanie pars exemple).