samedi 11 mai 2019

Dans l'enfer du Chaco, d'Asuncion à Filadelfia

Comme la pluie nous laisse tranquille, nous arrivons enfin à sortir d'Asuncion. 👋

Parce que c'est le 1er mai, les routes et autres axes routiers de la capitale sont très peu encombrés, ce qui nous permet de rouler tranquillement sans stress supplémentaire que celui d'affronter l'enfer sur Terre : le Chaco !!! 😈👹

Les kilomètres s'enchaînent et nous retrouvons vite le rythme de pédalage, ce qui nous permet de sortir rapidement de la ville.

Nous passons le pont sur le Rio Paraguay et nous voilà aux portes du Chaco sud, Chaco humide.

Rio Paraguay et Asuncion au fond


Nous prenons notre temps car nous n'avons qu'une quarantaine de kilomètres pour atteindre le dernier village avant la route de l'Enfer, la Transchaco.

Nous savons qu'à partir de ce moment, nous allons aborder un territoire hostile (pas d'attaques de diligences ou de courses poursuites avec des indigènes).  🆘🆘🆘

Le Chaco, c'est plus de 800 km de rien avec une route au milieu qui permet de rejoindre Asuncion à la frontière bolivienne.🤭😱🥶

Le Chaco se compose de 2 parties, une humide et une sèche. Notre traversée commence avec la partie humide.

Que d'eau dans le Chaco, rivière en crue

Marais chaqueño le long de la Transchaco

Coucher de soleil sur le pantano chaqueño (marais du Chaco)



Comme il n'y a rien, nous sommes obligés d'enchaîner les longues étapes pour trouver de quoi se ravitailler ou bivouaquer (116, 67, 88 ou encore 81 km par jour). 🥪🥛🥛⛺️

Bivouac dans une station service à côté du marais (moustiques garantis) !!!

Hospedaje à Rio Verde, très simple mais avec un toit en cas de pluie !!!


Nous sommes obligés de nous arrêter une journée car la pluie est trop forte et la route devient dangereuse. Heureusement, nous trouvons une "oasis", une station service qui fait aussi restaurant et qui possède 2 chambres d'hôtel !!! Nous en profiterons pour nous reposer et pour faire sécher nos affaires.🌧🏠

Plus les km s'enchainent, plus nous espérons enfin atteindre le Chaco sec. La Transchaco dans le Chaco humide, c'est une route coupant des marais, des rivières en crue et autres lagunas (petits lacs). Sur la route, il y a de nombreux camions qui montent à vide vers le Nord du Chaco pour aller charger les bêtes et les conduire, au retour, sur Asuncion pour les transformer en asado !!! 🐮🐮🚛

Les routiers ne nous frôlent pas et s'écartent, nous ne nous sentons pas menacés par ces monstres d'acier comme en Argentine. 🚛🥶

C'est à cause de ces marais que nous sommes obligés d'enchaîner les km.  Toutefois, les paysages traversés sont sublimes et contrairement à la Pampa, il y a une faune et une flore abondante. Les abords de la route sont tellement bruyants que nous avons l'impression de traverser une jungle (cris d'animaux en tous genres, principalement des oiseaux). 🐒🐦🦜

La Transchaco


Dans le Chaco, il y aussi des communautés indigènes qui vivent, du moins survivent le long de la Transchaco dans des cabanes, le plus souvent baignant dans l'eau. Pour la plupart, il s'agit d'indigènes d'autres régions qui ont vendus leurs terres pour aller vivre ailleurs et se retourvent sans ressources au bout de quel temps, obligés ensuite de se vendre à la journée dans les grandes estancias pour subvenir à leur besoins.

Armes indigènes du siècle dernier

Musée inter ethnique de Filadelfia

Four traditionnel indigène, en terre



Puis finalement au bout de 7 jours d'effort, nous arrivons enfin à Filadelfia (470 km d'Asuncion - 362 km de la frontière bolivienne).

Filadelfia, ex Colonia Fernheim, colonie mennonite implantée en 1930

Kolonie Haus, maison de la Colonie, ex centre administratif de la colonie

Rote Tor - Portail de la Liberté, reproduction du monument
de la frontière russo-lettonne

Bible mennonite traduite en Ayore, une des langues indigènes du Chaco

Bible mennonite en allemand

Dans le parc de la mémoire à Filadelfia


Le Chaco est sec malgré les quelques pluies des derniers jours. Les marais laissent leurs place à des prairies ou le mot d'ordre affiché un peu partout est : "Agua es vida" (l'eau est la vie) !!!

Cette région est une région oubliée par l'Etat paraguayen que les colonies mennonites ont développée depuis leurs installations (première colonie en 1927).

Un petit air d'Europe avec le marché
de producteurs locaux


Ici, plus de charrettes, de pasteurs débonnaires et despotiques mais une communauté pacifique qui vit avec son temps et ses règles, une sorte de paradis dans l'enfer du Chaco. Les gens sont charmants et tous blonds (ce sont pour la plupart des émigrés allemands). La langue la plus usitée est l'allemand mais ils parlent aussi l'espagnol. 🇩🇪🇪🇸

Antipodienne Senior et Antipodiens Juniors
devant un palo borracho, arbre emblématique du Chaco


Nous nous reposons depuis trois jours avant de repartir mais le temps, la pluie et le vent sont de retour, ce qui nous oblige de prolonger notre séjour parmi les mennonites de 2 jours. 👍

Pour résumer, le Chaco est un territoire hostile (nous n'avions jamais rencontré un tel territoire) avec une route, la Transchaco avec des camions et quelques véhicules légers. Enfin, c'est une route avec des serpents qui traversent la route devant vos roues (y en a même un qui s'est jeté sous les roues de Stéphanie et Bauti - un suicidaire) !!! 🐍🐍🐍

Les bords de routes et alentours ne sont que des marais avec caïmans, serpents et autres crapauds buffles. Nous avons aussi croisé, couchés sur le bord de la route, un aguaré guazu (loup à crinière du Chaco) et un fourmilier géant. C'est toujours triste de voir de tels animaux morts, livrés aux urubus et autres caracara.

Fourmilier géant (Oso Hormiguero)

Loup du Chaco (Aguaré Guazu)


Et puis, surtout, le Chaco ne serait pas le Chaco sans les moustiques qui vous attaquent à toutes heures du jour ou de la nuit, des moustiques de toutes les tailles du plus gros au plus petit. GRRR !!! 🦟🦟🦟

Encore quelques km avant la Bolivie


Encore deux jours de repos et nous  reprenons la route vers la Bolivie. 😘😘

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